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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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péchés : celui d’exposer sa vie, et celui de se battre en duel.C’est d’après ce grand principe consolateur que j’ai toujoursagi.– Laissez-moi, laissez-moi, dit encore <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> d’une voixétouffée par la fureur ; je pense à d’autres choses.– À quoi de plus important ? dit Fontrailles ; cela peut êtred’un grand poids dans la balance de nos destins.– Je cherche <strong>com</strong>bien y pèse le cœur d’un Roi, reprit <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>.– Vous m’épouvantez moi-même, répondit le gentilhomme ;nous n’en demandons pas tant.– Je n’en dis pas tant non plus que vous croyez, monsieur,continua d’Effiat d’une voix sévère ; ils se plaignent quand unsujet les trahit : c’est à quoi je songe. Eh bien, la guerre ! laguerre ! Guerres civiles, guerres étrangères, que vos fureurss’allument ! puisque je tiens la flamme, je vais l’attacher auxmines. Périsse l’État, périssent vingt royaumes s’il le Faut ! ilne doit pas arriver des malheurs ordinaires lorsque le Roi trahitle sujet. Écoutez-moi.Et il emmena Fontrailles à quelques pas.– Je ne vous avais chargé que de préparer notre retraite etnos secours en cas d’abandon de la part du Roi. Tout à l’heureje l’avais pressenti à cause de ses amitiés forcées, et je m’étaisdécidé à vous faire partir, parce qu’il a fini sa conversation parnous annoncer son départ pour Perpignan. Je craignais Narbonne; je vois à présent qu’il y va se rendre <strong>com</strong>me prisonnierau Cardinal. Partez, et partez sur-le-champ. J’ajoute aux lettresque je vous ai données le traité que voici ; il est <strong>sous</strong> des nomssupposés, mais voici la contre-lettre ; elle est signée deMONSIEUR, du duc de Bouillon et de moi. Le <strong>com</strong>te-duc d’Olivarèsne désire que cela. Voici encore des blancs du duc d’Orléansque vous remplirez <strong>com</strong>me vous le voudrez. Partez, dansun mois je vous attends à Perpignan, et je ferai ouvrir Sedanaux dix-sept mille Espagnols sortis de Flandre.Puis marchant vers l’aventurier qui l’attendait :– Pour vous, mon brave, puisque vous voulez faire le capitan,je vous charge d’escorter ce gentilhomme jusqu’à Madrid ;vous en serez ré<strong>com</strong>pensé largement. Jacques, frisant sa moustache,lui répondit :245

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