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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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Et tous deux se mirent à rire, l’un <strong>com</strong>me un maître qui accablede tout son mépris le sicaire qu’il paye, l’autre <strong>com</strong>me unesclave résigné à toutes les humiliations par lesquelles ons’élève.Le rire qu’avait excité la sanglante plaisanterie du vieux ministredurait encore lorsque la porte du cabinet s’ouvrit, et unpage annonça plusieurs courriers qui arrivaient à la fois de diverspoints ; le père Joseph se leva, et, se plaçant debout, ledos appuyé contre le mur, <strong>com</strong>me une momie égyptienne, nelaissa plus paraître sur son visage qu’une stupide contemplation.Douze messagers entrèrent successivement, revêtus dedéguisements divers : l’un semblait un soldat suisse ; un autreun vivandier ; un troisième, un maître maçon ; on les faisait entrerdans le palais par un escalier et un corridor secrets, et ilssortaient du cabinet par une porte opposée à celle qui les introduisait,sans pouvoir se rencontrer ni se <strong>com</strong>muniquer rien deleurs dépêches. Chacun d’eux déposait un paquet de papiersroulés ou plies sur la grande table, parlait un instant au Cardinaldans l’embrasure d’une croisée, et partait. Richelieu s’étaitlevé brusquement dès l’entrée du premier messager, et, attentifà tout faire par lui-même, il les reçut tous, les écouta et refermade sa main sur eux la porte de sortie. Il fit signe au pèreJoseph quand le dernier fut parti, et, sans parler, tous deux ouvrirentou plutôt arrachèrent les paquets des dépêches, et sedirent, en deux mots, le sujet des lettres.– Le duc de Weimar poursuit ses avantages ; le duc Charlesest battu ; l’esprit de notre général est assez bon ; voici debons propos qu’il a tenus à dîner. Je suis content.– Monseigneur, le vi<strong>com</strong>te de Turenne a repris les places deLorraine ; voici ses conversations particulières…– Ah ! passez, passez cela ; elles ne peuvent pas être dangereuses.Ce sera toujours un bon et honnête homme, ne se mêlantpoint de politique ; pourvu qu’on lui donne une petite arméeà disposer <strong>com</strong>me une partie d’échecs, n’importe contrequi, il est content ; nous serons toujours bons amis.– Voici le long Parlement qui dure encore en Angleterre. LesCommunes poursuivent leur projet : voici des massacres en Irlande…Le <strong>com</strong>te de Strafford est condamné à mort.– À mort ! quelle horreur !90

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