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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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Il y avait deux heures qu’ils s’enchantaient de leurs discours,lorsque le bruit de la musique, des guitares et des flûtes, quijouaient des menuets, des sarabandes, des allemandes et desdanses espagnoles que la jeune Reine avait mises à la mode, lepassage continuel des groupes de jeunes femmes et leurséclats de rire, tout annonça qu’un bal <strong>com</strong>mençait. <strong>Une</strong> trèsjeuneet belle personne, tenant un grand éventail <strong>com</strong>me unsceptre, et entourée de dix jeunes gens, entra dans leur petitsalon retiré, avec sa cour brillante, qu’elle dirigeait <strong>com</strong>me unereine, et acheva de mettre en déroute les studieux causeurs.– Adieu, messieurs : dit de Thou : je cède la place à mademoisellede Lenclos et à ses mousquetaires.– Vraiment, messieurs, dit la jeune Ninon, vous faisons-nouspeur ? vous ai-je troublés ? vous avez l’air de conspirateurs !– Nous le sommes peut-être plus que ces messieurs, tout endansant ! dit Olivier d’Entraigues qui lui donnait la main.– Oh ! votre <strong>conjuration</strong> est contre moi, monsieur le page, réponditNinon, tout en regardant un autre chevau-léger et abandonnantà un troisième le bras qui lui restait, tandis que lesautres cherchaient à se placer sur le chemin de ses œilladeserrantes ; car elle promenait sur eux ses regards brillants<strong>com</strong>me la flamme légère que l’on voit courir sur l’extrémité desflambeaux qu’elle allume tour à tour.De Thou s’esquiva sans que personne songeât à l’arrêter, etdescendait le grand escalier, lorsqu’il y vit monter le petit abbéde Gondi, tout rouge, en sueur et essoufflé, qui l’arrêta brusquementavec un air animé et joyeux.– Eh bien ! eh bien ! où allez-vous donc ? laissez aller lesétrangers et les savants, vous êtes des nôtres. J’arrive un peutard, mais notre belle Aspasie me pardonnera. Pourquoi doncvous en allez-vous ? est-ce que tout est fini ?– Mais il paraît que oui ; puisque l’on danse, la lecture estfaite.– La lecture, oui ; mais les serments ? dit tout bas l’abbé.– Quels serments ? dit de Thou.– M. le Grand n’est-il pas venu ?– Je croyais le voir ; mais je pense qu’il n’est pas venu ouqu’il est parti.255

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