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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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sur le roc de Saint-Pierre-de-l’Aigle ; ils nous croient partis parla côte du Limaçon ; mais, en bas, ils s’apercevront ducontraire. Descendez. C’est une ronde, sans doute, qui chasseles contrebandiers. Descendez !– Eh ! <strong>com</strong>ment ? je n’y vois pas.– Descendez toujours, et prenez-moi le bras.– Soutenez-moi ; je glisse avec mes bottes, dit le premiervoyageur, s’accrochant aux pointes du roc pour s’assurer de lasolidité du terrain avant d’y poser le pied.– Allez donc, allez donc ! lui dit l’autre en le poussant ; voilàun de ces drôles qui passent sur notre tête.En effet, l’ombre d’un homme armé d’un long fusil se dessinasur la neige. Les deux aventuriers se tinrent immobiles. Il passa; ils continuèrent à descendre.– Ils nous prendront ! dit celui qui soutenait l’autre, noussommes tournés. Donnez-moi votre diable de parchemin ; jeporte l’habit des contrebandiers, et je me ferai passer pour telen cherchant asile chez eux ; mais vous n’auriez pas de ressourceavec votre habit galonné.– Vous avez raison, dit son <strong>com</strong>pagnon en s’arrêtant sur unepointe de roc.Et, restant suspendu au milieu de la pente, il lui donna unrouleau de bois creux.Un coup de fusil partit, et une balle vint s’enterrer en sifflantet en frissonnant dans la neige à leurs pieds.– Averti ! dit le premier. Roulez en bas ; si vous n’êtes pasmort, vous suivrez la route. À gauche du Gave est Sainte-Marie; mais tournez à droite, traversez Oloron, et vous êtes sur lechemin de Pau et sauvé. Allons, roulez !En parlant, il poussa son camarade, et, sans daigner le regarder,ne voulant ni monter ni descendre, se mit à suivre horizontalementle front du mont, en s’accrochant aux pierres, auxbranches, aux plantes même, avec une adresse de chat sauvage,et bientôt se trouva sur un tertre solide, devant une petitecase de planches à jour, à travers lesquelles on voyait unelumière. L’aventurier tourna tout autour <strong>com</strong>me un loup affaméautour d’un parc, et, appliquant son œil à l’une des ouvertures,vit des choses qui le décidèrent apparemment, car, sanshésiter, il poussa la porte chancelante, que ne fermait pasmême un faible loquet. La case entière s’ébranla au coup de277

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