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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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– Il ne s’agit pas de cela, interrompit Gaston ; vous ne pourrezpas dire que j’aie rien ordonné ni autorisé ; je ne me mêlede rien, je n’entends rien au gouvernement…– Je conviens, poursuivit Fontrailles, que votre Altesse n’arien ordonné ; mais elle m’a permis de lui dire que je prévoyaisque cette nuit serait troublée vers les deux heures, et j’espéraisque son étonnement serait moins grand.Le prince, se remettant peu à peu, et voyant qu’il n’effrayaitpas les deux champions ; ayant d’ailleurs dans sa conscience etlisant dans leurs yeux le souvenir du consentement qu’il leuravait donné la veille, s’assit sur le bord de son lit, croisa lesbras, et, les regardant d’un air de juge, leur dit encore avecune voix imposante :– Mais enfin, qu’avez-vous donc fait ?– Eh ! presque rien, monseigneur, dit Fontrailles ; le hasardnous a fait rencontrer dans la foule quelques-uns de nos amisqui avaient eu querelle avec le cocher de M. de Chavigny quiles écrasait, il s’en est suivi quelques propos un peu vifs,quelques petits gestes un peu brusques, quelques égratignuresqui ont fait rebrousser chemin au carrosse, et voilà tout.– Absolument tout, répéta Montrésor.– Comment, tout ! s’écria Gaston très-ému et sautant dans lachambre ; et n’est-ce donc rien que d’arrêter la voiture d’unami du Cardinal-Duc ? Je n’aime point les scènes, je vous l’aidéjà dit ; je ne hais point le Cardinal ; c’est un grand politiquecertainement, un très-grand politique ; vous me <strong>com</strong>promettezhorriblement ; on sait que Montrésor est à moi ; si on l’a reconnu,on dira que je l’ai envoyé…– Le hasard, répondit Montrésor, m’a fait trouver cet habitdu peuple que MONSIEUR peut voir <strong>sous</strong> mon manteau, et quej’ai préféré à tout autre par ce motif.Gaston respira.– Vous êtes bien sûr qu’on ne vous a pas reconnu ? dit-il ;c’est que vous sentez, mon cher ami, <strong>com</strong>bien ce seraitpénible… convenez-en vous-même…– Si j’en suis sûr, ô ciel ! s’écria le gentilhomme du prince : jegagerais ma tête et ma part du Paradis que personne n’a vumes traits et ne m’a appelé par mon nom.180

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