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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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– Encore ! fi donc, monsieur !– Mais quelle est donc cette émeute de ce matin ?– Vous vous jouez de moi. Je sors, dit l’abbé en se levant.– Je vous jure que je ne <strong>com</strong>prends rien à tout ce qu’on medit aujourd’hui. Est-ce M. de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> ?– À la bonne heure, monsieur, vous me traitez en Cardinaliste; eh bien, quittons-nous, dit l’abbé Quillet furieux.Et il reprit sa canne à béquille et sortit très-vite, sans écouterde Thou, qui le poursuivit jusqu’à sa voiture en cherchant àl’apaiser, mais sans y réussir, parce qu’il n’osait nommer sonami sur l’escalier devant ses gens et ne pouvait s’expliquer. Ileut le déplaisir de voir s’en aller son vieux abbé encore tout encolère, et lui cria : – À demain ! pendant que le cocher partait,et sans qu’il y répondît.Il lui fut utile, cependant, d’être descendu jusqu’au bas desdegrés de sa maison, car il vit des groupes hideux de gens dupeuple qui revenaient du Louvre, et fut à même alors de jugerde l’importance de leur mouvement dans la matinée ; il entenditdes voix grossières crier <strong>com</strong>me en triomphe :– Elle a paru tout de même, la petite Reine ! – Vive le bon ducde Bouillon, qui nous arrive ! Il a cent mille hommes avec lui,qui viennent en radeau sur la Seine. Le vieux Cardinal de laRochelle est mort. – Vive le Roi ! vive M. le Grand !Les cris redoublèrent à l’arrivée d’une voiture à quatre chevaux,dont les gens portaient la livrée du roi, et qui s’arrêta devantla porte du conseiller. Il reconnut l’équipage de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, à qui Ambrosio descendit ouvrir les grands rideaux,<strong>com</strong>me les avaient les carrosses de cette époque. Le peuples’était jeté entre le marchepied et les premiers degrés de laporte, de sorte qu’il lui fallut de véritables efforts pour descendreet se débarrasser des femmes de la Halle, qui voulaientl’embrasser en criant :– Te voilà donc, mon cœur, mon petit ami ! Tu arrives donc,mon mignon ! Voyez <strong>com</strong>me il est joli, c’t amour avec sagrande collerette ! Ça ne vaut-il pas mieux que c’t autre avecsa moustache blanche ? Viens, mon fils, apporte-nous du bonvin <strong>com</strong>me ce matin.Henry d’Effiat serra, en rougissant, la main de son ami, quise hâta de faire fermer ses portes. – Cette faveur populaire estun calice qu’il faut boire, dit-il en entrant…202

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