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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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occasion, cela m’est difficile. Ah çà, dites-moi un peu, on n’adonc pas fêté, la Sainte-Barbe ?– La Sainte-Barbe ! dit Fournier.– La Sainte-Barbe ! dit du Lude.– Oui, oui, on a brûlé de la poudre ; c’est ce que veut direM. de Thou, reprit le premier en riant. Ah ! c’est fort drôle !fort drôle ! Oui, effectivement, je crois que c’est aujourd’hui laSainte-Barbe.Cette fois de Thou fut confondu de leur étonnement et réduitau silence ; pour eux, voyant qu’ils ne s’entendaient pas aveclui, ils prirent le parti de se taire de même.Ils se taisaient encore, lorsque la porte s’ouvrit à l’anciengouverneur de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, l’abbé Quillet, qui entra en boitantun peu. Il avait l’air soucieux, et n’avait rien conservé de sonancienne gaieté dans son air et ses propos ; seulement son regardétait vif et sa parole très-brusque.– Pardon, pardon, mon cher de Thou, si je vous trouble si tôtdans vos occupations ; c’est étonnant, n’est-ce pas de la partd’un goutteux ? Ah ! c’est que le temps s’avance ; il y a deuxans je ne boitais pas ; j’étais au contraire fort ingambe lors demon voyage en Italie : il est vrai que la peur donne des jambes.En disant cela, il se jeta au fond d’une croisée, et, faisantsigne à de Thou d’y venir lui parler, il continua tout bas :– Que je vous dise, mon ami, à vous qui êtes dans leurs secrets; je les ai fiancés il y a quinze jours, <strong>com</strong>me ils vous l’ontraconté.– Oui, vraiment ! dit le pauvre de Thou, tombant de Charybdeen Scylla dans un autre étonnement.– Allons, faites donc le surpris ? vous savez bien qui, continual’abbé. Mais, ma foi, je crains d’avoir eu trop de <strong>com</strong>plaisancepour eux, quoique ces deux enfants soient vraiment intéressantspar leur amour. J’ai peur de lui plus que d’elle ; je croisqu’il fait des sottises, d’après l’émeute de ce matin. Nous devrionsnous consulter là-dessus.– Mais, dit de Thou très-gravement, je ne sais pas, d’honneur,ce que vous voulez dire. Qui donc fait des sottises ?– Allons donc, mon cher ! voulez-vous faire encore le mystérieuxavec moi ? C’est injurieux, dit le bonhomme, <strong>com</strong>mençantà se fâcher.– Non, vraiment ! Mais qui avez-vous fiancé ?201

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