13.07.2015 Views

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

sur lui, se jetèrent à terre, et il se trouva dans les bras duconseiller de Thou, qui le serrait tendrement, tandis que le petitabbé de Gondi, riant de tout son cœur, s’écriait :– Voici encore un Oreste qui retrouve son Pylade, et au momentd’immoler un coquin qui n’est pas de la famille du Roides rois, je vous assure !– Eh quoi ! c’est vous, cher <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> ! s’écriait de Thou ;quoi ! sans que j’aie su votre arrivée au camp ! Oui, c’est bienvous ; je vous reconnais, quoique vous soyez plus pâle. Avezvousété malade, cher ami ? Je vous ai écrit bien souvent ; carnotre amitié d’enfance m’est demeurée bien avant dans lecœur.– Et moi, répondit Henry d’Effiat, j’ai été bien coupable enversvous : mais je vous conterai tout ce qui m’étourdissait ; jepourrai vous en parler, et j’avais honte de vous l’écrire. Maisque vous êtes bon ! votre amitié ne s’est point lassée.– Je vous connais trop bien, reprenait de Thou ; je savais qu’ilne pouvait y avoir d’orgueil entre nous, et que mon âme avaitun écho dans la vôtre.Avec ces paroles, ils s’embrassaient les yeux humides de ceslarmes douces que l’on verse si rarement dans la vie, et dont ilsemble cependant que le cœur soit toujours chargé, tant ellesfont de bien en coulant.Cet instant fut court ; et, pendant ce peu de mots, Gondin’avait cessé de les tirer par leur manteau en disant :– À cheval ! à cheval ! messieurs. Eh ! pardieu, vous aurez letemps de vous embrasser, si vous êtes si tendres ; mais ne vousfaites pas arrêter, et songeons à en finir bien vite avec nosbons amis qui arrivent. Nous sommes dans une vilaine position,avec ces trois gaillards-là en face ; les archers pas loin d’ici, etles Espagnols là-haut ; il faut tenir tête à trois feux.Il parlait encore lorsque M. de Launay, se trouvant à soixantepas de là avec ses seconds, choisis dans ses amis plutôt quedans les partisans du Cardinal, embarqua son cheval au petitgalop, selon les termes du manège, et, avec toute la précisiondes leçons qu’on y reçoit, s’avança de très-bonne grâce versses jeunes adversaires et les salua gravement.– Messieurs, dit-il, je crois que nous ferions bien de nouschoisir et de prendre du champ ; car il est question d’attaquerles lignes et il faut que je sois à mon poste.114

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!