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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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Rien n’avait transpiré dans la ville sur le nom des prisonniers,les murs inaccessibles de la forteresse ne laissaient riensortir ni rien pénétrer que dans la nuit, et les cachots profondsavaient quelquefois renfermé le père et le fils durant des annéesentières, à quatre pieds l’un de l’autre, sans qu’ils s’endoutassent. La surprise fut extrême à cet appareil éclatant, etla foule accourut, ne sachant s’il s’agissait d’une fête ou d’unsupplice.Ce même secret qu’avaient gardé les agents du ministreavait été aussi soigneusement caché par les conjurés, car leurtête en répondait.Montrésor, Fontrailles, le baron de Beauvau, Olivier d’Entraigues,Gondi, le <strong>com</strong>te du Lude et l’avocat Fournier, déguisésen soldats, en ouvriers et en baladins, armés de poignards<strong>sous</strong> leurs habits, avaient jeté et partagé dans la foule plus decinq cents gentilshommes et domestiques déguisés <strong>com</strong>meeux ; des chevaux étaient préparés sur la route d’Italie, et desbarques sur le Rhône avaient été payées d’avance. Le jeunemarquis d’Effiat, frère aîné de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, habillé en chartreux,parcourait la foule, allait et venait, sans cesse de la place desTerreaux à la petite maison où sa mère et sa sœur étaient enferméesavec la présidente de Pontac, sœur du malheureux deThou. Il les rassurait, leur donnait un peu d’espérance, et revenaittrouver les conjurés et s’assurer que chacun d’eux étaitdisposé à l’action.Chaque soldat formant la haie avait à ses côtés un hommeprêt à le poignarder.La foule innombrable entassée derrière la ligne des gardesles poussait en avant, débordait leur alignement, et leur faisaitperdre du terrain. Ambrosio, domestique espagnol, qu’avaitconservé <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, s’était chargé du capitaine des piquiers,et, déguisé en musicien catalan, avait entamé une dispute aveclui, feignant de ne pas vouloir cesser de jouer de la vielle. Chacunétait à son poste.L’abbé de Gondi, Olivier d’Entraigues et le marquis d’Effiatétaient au milieu d’un groupe de poissardes et d’écaillères quise disputaient et jetaient de grands cris. Elles disaient des injuresà l’une d’elles, plus jeune et plus timide que ses mâles<strong>com</strong>pagnes. Le frère de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> approcha pour écouter leurquerelle.341

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