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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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emettre à M. de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> quand il serait évadé. Olivierl’avait depuis deux mois dans sa poche, et la lui donna.– C’est d’un prisonnier à un autre, dit-il ; car le chevalier deJars, en sortant de la Bastille, me l’a envoyée de la part d’un deses <strong>com</strong>pagnons de captivité.– Ma foi ! dit Gondi, il peut y avoir quelque secret importantpour notre ami ; je la décacheté, vous auriez dû y penser plustôt.– Ah ! bah ! c’est du vieux Bassompierre. Lisons :« MON CHER ENFANT,« J’apprends du fond de la Bastille, où je suis encore, quevous voulez conspirer contre ce tyran de Richelieu, qui necesse d’humilier notre bonne vieille Noblesse les Parlements,et de saper dans ses fondements l’édifice sur lequel reposaitl’État. J’apprends que les Nobles sont mis à la Taille, etcondamnés par de petits juges contre les privilèges de leurcondition, forcés à l’arrière-ban contre les pratiquesanciennes… »– Ah ! le vieux radoteur ! interrompit le page en riant auxéclats.– Pas si sot que vous croyez ; seulement il est un peu reculépour notre affaire…« Je ne puis qu’approuver ce généreux projet, et je vous priede me bailler advis de tout… »– Ah ! le vieux langage du dernier règne ! dit Olivier ; il nesait pas écrire : me faire expert de toutes choses, <strong>com</strong>me on dità présent.– Laissez-moi lire, pour Dieu ! dit l’abbé ; dans cent ans on semoquera ainsi de nos phrases.Il poursuivit :« Je puis bien vous conseiller, nonobstant mon grand âge, envous racontant ce qui m’advint en 1560. »– Ah ! ma foi, je n’ai pas le temps de m’ennuyer à lire tout.Voyons la fin…« Quand je me rappelle mon dîner chez madame la maréchaled’Effiat, votre mère, et que je me demande ce que sontdevenus tous les convives, je m’afflige véritablement. Monpauvre Puy-Laurens est mort à Vincennes, de chagrin d’êtreoublié par MONSIEUR dans cette prison ; de Launay tué enduel, et j’en suis marri ; car, malgré que je fusse mal satisfait343

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