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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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– J’espère, continua-t-il, qu’on ne nous persécutera plus<strong>com</strong>me l’on fit autrefois pour avoir fait une juste alliance avecl’un des plus grands hommes de nos temps ; mais Gustave-Adolphe est mort, le roi catholique n’aura plus de prétextepour solliciter l’ex<strong>com</strong>munication du roi très-chrétien. N’êtesvouspas de mon avis, mon cher seigneur ? dit-il en s’adressantau cardinal de La Valette qui s’approchait, et n’avait heureusementrien entendu sur son <strong>com</strong>pte. Monsieur d’Estrées, restezprès de notre fauteuil : nous avons encore bien des choses àvous dire, et vous n’êtes pas de trop dans toutes nos conversations,car nous n’avons point de secrets, notre politique estfranche et au grand jour : l’intérêt de Sa Majesté et de l’État,voilà tout.Le maréchal fit un profond salut, se rangea derrière le siègedu ministre, et laissa sa place au cardinal de La Valette, qui, necessant de se prosterner, et de flatter et de jurer dévouementet totale obéissance au Cardinal, <strong>com</strong>me pour expier la roideurde son père, le duc d’Épernon, n’eut aussi de lui que quelquesmots vagues et une conversation distraite et sans intérêt, pendantlaquelle il ne cessa de regarder à la porte quelle personnelui succédait. Il eut même le chagrin de se voir interrompubrusquement par le Cardinal-Duc, qui s’écria, au moment leplus flatteur de son discours mielleux :– Ah ! c’est donc vous enfin, mon cher Fabert ! Qu’il me tardaitde vous voir pour vous parler du siège !Le général salua d’un air brusque et assez gauchement leCardinal généralissime, et lui présenta les officiers venus ducamp avec lui. Il parla quelque temps des opérations du siège,et le Cardinal semblait lui faire, en quelque sorte, la cour pourle préparer à recevoir plus tard ses ordres sur le champ de bataillemême ; il parla aux officiers qui le suivaient, les appelantpar leurs noms, et leur faisant des questions sur le camp.Ils se rangèrent tous pour laisser approcher le duc d’Angoulême; ce Valois, après avoir lutté contre Henry IV, se prosternaitdevant Richelieu. Il sollicitait un <strong>com</strong>mandement qu’iln’avait eu qu’en troisième au siège de la Rochelle. À sa suiteparut le jeune Mazarin, toujours souple et insinuant, mais déjàconfiant dans sa fortune.Le duc d’Halluin vint après eux : le Cardinal interrompit les<strong>com</strong>pliments qu’il leur adressait pour lui dire à haute voix :96

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