13.07.2015 Views

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

jusqu’aux jarrets, et malgré une décharge à mitraille des deuxplus grosses pièces, tous arrivèrent pêle-mêle sur un petit terrainde gazon, au pied des remparts à demi-ruinés. Dans l’ardeurdu passage, <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> et Fontrailles, avec le jeune Locmaria,lancèrent leurs chevaux sur le rempart même ; mais unevive fusillade tua et renversa ces trois animaux, qui roulèrentavec leurs maîtres.– Pied à terre, messieurs ! cria le vieux Coislin ; le pistolet etl’épée, et en avant ! abandonnez vos chevaux.Tous obéirent rapidement, et vinrent se jeter en foule à labrèche.Cependant de Thou, que son sang-froid ne quittait jamais nonplus que son amitié, n’avait pas perdu de vue son jeune Henry,et l’avait reçu dans ses bras lorsque son cheval était tombé. Ille remit debout, lui rendit son épée échappée, et lui dit avec leplus grand calme, malgré les balles qui pleuvaient de toutcôté :– Mon ami, ne suis-je pas bien ridicule au milieu de toutecette bagarre, avec mon habit de conseiller au Parlement ?– Parbleu, dit Montrésor qui s’avançait, voici l’abbé qui vousjustifie bien.En effet, le petit Gondi, repoussant des coudes les Chevau-légers,criait de toutes ses forces : – Trois duels et un assaut !J’espère que j’y perdrai ma soutane, enfin !Et, en disant ces mots, il frappait d’estoc et de taille sur ungrand Espagnol.La défense ne fut pas longue. Les soldats castillans netinrent pas longtemps contre les officiers français, et pas und’eux n’eut le temps ni la hardiesse de recharger son arme.– Messieurs, nous raconterons cela à nos maîtresses, à Paris! s’écria Locmaria en jetant son chapeau en l’air.Et <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, de Thou, Coislin, de Mouy, Londigny, officiersdes <strong>com</strong>pagnies rouges, et tous ces jeunes gentilshommes,l’épée dans la main droite, le pistolet dans la gauche, se heurtant,se poussant et se faisant autant de mal à eux-mêmes qu’àl’ennemi par leur empressement, débordèrent enfin sur laplate-forme du bastion, <strong>com</strong>me l’eau versée d’un vase dontl’entrée est trop étroite jaillit par torrent au dehors.Dédaignant de s’occuper des soldats vaincus qui se jetaient àleurs genoux, ils les laissèrent errer dans le fort sans même les119

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!