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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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– Je crois que le marquis de Coislin est fou de nous fairecharger quatre cents contre huit régiments espagnols.– Ah ! ah ! ah ! Locmaria, votre panache est bien arrangé ! ila l’air d’un saule pleureur. Si nous suivons celui-là, ce sera àl’enterrement.– Eh ! messieurs, je vous l’ai dit d’avance, répondait d’assezmauvaise humeur ce jeune officier ; j’étais sûr que ce capucinde Joseph, qui se mêle de tout, se trompait en nous disant decharger de la part du Cardinal.– Mais auriez-vous été contents si ceux qui ont l’honneur devous <strong>com</strong>mander avaient refusé la charge ?– Non ! non ! non ! répondirent tous ces jeunes gens en reprenantrapidement leurs rangs.– J’ai dit, reprit le vieux marquis de Coislin, qui, avec ses cheveuxblancs, avait encore le feu de la jeunesse dans les yeux,que si l’on vous ordonnait de monter à l’assaut à cheval, vousle feriez.– Bravo ! bravo ! crièrent tous les gens d’armes en battantdes mains.– Eh bien, monsieur le marquis, dit <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> en s’approchant,voici l’occasion d’exécuter ce que vous avez promis ; jene suis qu’un simple volontaire, mais il y a déjà un instant queces messieurs et moi examinons ce bastion, et je crois qu’on enpourrait venir à bout.– Monsieur, au préalable, il faudrait sonder le gué pour…En ce moment, une balle partie du rempart même dont onparlait vint casser la tête au cheval du vieux capitaine.– Locmaria, de Mouy, prenez le <strong>com</strong>mandement, et l’assaut,l’assaut ! crièrent les deux <strong>com</strong>pagnies nobles, le croyant mort.– Un moment, un moment, messieurs, dit le vieux Coislin ense relevant, je vous y conduirai, s’il vous plaît ; guidez-nous,monsieur le volontaire, car les Espagnols nous invitent à cebal, et il faut répondre poliment.À peine le vieillard fut-il sur un autre cheval, que lui amenaitun de ses gens, et eut-il tiré son épée, que, sans attendre son<strong>com</strong>mandement, toute cette ardente jeunesse, précédée par<strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> et ses amis, dont les chevaux étaient poussés enavant par les escadrons, se jeta dans les marais, où, à songrand étonnement et à celui des Espagnols, qui <strong>com</strong>ptaienttrop sur sa profondeur, les chevaux ne s’enfoncèrent que118

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