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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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– Eh bien, madame, reprenait Scudéry, je le déclare chezvous : cet ouvrage, imprimé <strong>sous</strong> mon nom, est de ma sœur ;c’est elle qui a traduit Sapho d’une manière si agréable. Et,sans en être prié, il déclama d’un ton emphatique des vers quifinissaient par ceux-ci :L’amour est un mal agréable 12Dont mon cœur ne saurait guérir ;Mais quand il serait guérissable,Il est bien plus doux d’en mourir.– Comment ! cette Grecque avait tant d’esprit que cela ? Jene puis le croire ! s’écria Marion de Lorme ; <strong>com</strong>bienM lle de Scudéry lui était supérieure ! Cette idée lui appartient ;qu’elle les mette dans Clélie, je vous en prie, ces vers charmants; que cela figurera bien dans cette histoire romaine !– À merveille ! c’est parfait, dirent tous les savants : Horace,Arunce et l’aimable Porsenna sont des amants si galants !Ils étaient tous penchés sur la carte de Tendre, et leursdoigts se croisaient et se heurtaient en suivant tous les détoursdes fleuves amoureux. Le jeune Poquelin osa élever une voix timideet son regard mélancolique et fin, et leur dit :– À quoi cela sert-il ? est-ce à donner du bonheur ou du plaisir? Monsieur ne me semble pas bien heureux, et je ne mesens pas bien gai.Il n’obtint pour réponse que des regards de dédain, et seconsola en méditant les Précieuses ridicules.Desbarreaux se préparait à lire un sonnet pieux qu’il s’accusaitd’avoir fait dans sa maladie ; il paraissait honteux d’avoirsongé un moment à Dieu en voyant le tonnerre, et rougissait decette faiblesse ; la maîtresse de la maison l’arrêta :– Il n’est pas temps encore de dire vos beaux vers, vous seriezinterrompu ; nous attendons M. le grand Écuyer etd’autres gentilshommes ; ce serait un meurtre que de laisserparler un grand esprit pendant ce bruit et ces dérangements.Mais voici un jeune Anglais qui vient de voyager en Italie et retourneà Londres. On m’a dit qu’il <strong>com</strong>posait un poëme, je nesais lequel ; il va nous en dire quelques vers. Beaucoup de cesmessieurs de la Compagnie Éminente savent l’anglais ; et, pourles autres, il a fait traduire, par un ancien secrétaire du duc de12.Lisez la Clélie, t. I.250

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