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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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Ton ton, ton ton, ton taine, ton ton.– Ah ! l’abbé, vos chansons me rendront fou ! dit Fontrailles ;vous avez donc des airs pour tous les événements de la vie ?– Je vous fournirai aussi des événements qui iront sur tousles airs, reprit Gondi.– Ma foi, l’air de ceux-ci me plaît, répondit Fontrailles plusbas ; je ne serai pas obligé par MONSIEUR de porter à Madridson diable de traité, et je n’en suis point fâché ; c’est une <strong>com</strong>missionassez scabreuse : les Pyrénées ne se passent point sifacilement qu’il le croit, et le Cardinal est sur la route.– Ah ! ah ! ah ! s’écria Montrésor.– Ah ! ah ! dit Olivier.– Eh bien, quoi ? ah ! ah ! dit Gondi ; qu’avez-vous donc découvertde si beau ?– Ma foi, pour le coup, le Roi a touché la main deMONSIEUR ; Dieu soit loué, messieurs ! Nous voilà défaits duCardinal : le vieux sanglier est forcé. Qui se chargera de l’expédier? Il faut le jeter dans la mer.– C’est trop beau pour lui, dit Olivier ; il faut le juger.– Certainement, dit l’abbé ; <strong>com</strong>ment donc ! nous ne manqueronspas de chefs d’accusation contre un insolent qui a osécongédier un page ; n’est-il pas vrai ?Puis, arrêtant son cheval et laissant marcher Olivier et Montrésor,il se pencha du côté de M. du Lude, qui parlait à deuxpersonnages plus sérieux, et dit :– En vérité, je suis tenté de mettre mon valet de chambreaussi dans le secret ; on n’a jamais vu traiter une <strong>conjuration</strong>aussi légèrement. Les grandes entreprises veulent du mystère ;celle-ci serait admirable si l’on s’en donnait la peine. Notrepartie est plus belle qu’aucune que j’aie lue dans l’histoire ; il yaurait là de quoi renverser trois royaumes si l’on voulait, et lesétourderies gâteront tout. C’est vraiment dommage ; j’en auraisun regret mortel. Par goût, je suis porté à ces sortes d’affaires,et je suis attaché de cœur à celle-ci, qui a de la grandeur; vraiment, on ne peut pas le nier. N’est-ce pas, d’Aubijoux? n’est-il pas vrai, Montmort ?Pendant ces discours, plusieurs grands et pesants carrosses,à six et quatre chevaux, suivaient la même allée à deux centspas de ces messieurs ; les rideaux étaient ouverts du côtégauche pour voir le Roi. Dans le premier était la Reine ; elle239

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