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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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avoir aidé la force de leurs résolutions sur la terre par quelqueespoir permis au chrétien, quelque seconde et secrète pensée,plus humaine et plus proche du cœur mortel.De Thou sourit et rougit légèrement en baissant les yeux.– Mon ami, reprit-il avec gravité, cette agitation peut vousfaire mal ; ne continuons pas sur ce sujet ; ne mêlons pas Dieuet le ciel dans nos discours, parce que cela n’est pas bien ; etmettez vos draps sur votre épaule, parce qu’il fait froid cettenuit. Je vous promets, ajouta-t-il en recouvrant son jeune maladeavec un soin maternel, je vous promets de ne plus vousmettre en colère par mes conseils.– Ah ! s’écria <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> malgré la défense de parler, moi jevous jure, par cette croix d’or que vous voyez, et par sainteMarie, de mourir plutôt que de renoncer à ce plan même quevous avez tracé le premier ; vous serez peut-être un jour forcéde me prier de m’arrêter ; mais il ne sera plus temps.– C’est bon, c’est bon, dormez, répéta le conseiller ; si vousne vous arrêtez pas, alors je continuerai avec vous, quelquepart que cela me conduise.Et, prenant dans sa poche un livre d’heures, il se mit à le lireattentivement ; un instant après, il regarda <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, qui nedormait pas encore ; il fit signe à Grandchamp de changer lalampe de place pour la vue du malade ; mais ce soin nouveaune réussit pas mieux ; celui-ci, les yeux toujours ouverts, s’agitaitsur sa couche étroite.– Allons, vous n’êtes pas calme, dit de Thou en souriant ; jevais faire quelque lecture pieuse qui vous remette l’esprit enrepos. Ah ! mon ami, c’est là qu’il est le repos véritable, c’estdans ce livre consolateur ! car, ouvrez-le où vous voudrez, ettoujours vous y verrez d’un côté l’homme dans le seul état quiconvienne à sa faiblesse : la prière et l’incertitude de sa destinée; et, de l’autre, Dieu lui parlant lui-même de ses infirmités.Quel magnifique et céleste spectacle ! quel lien sublime entrele ciel et la terre ! la vie, la mort et l’éternité sont là : ouvrez-leau hasard.– Ah ! oui, dit <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, se levant encore avec une vivacitéqui avait quelque chose d’enfantin, je le veux bien, laissez-moil’ouvrir ; vous savez la vieille superstition de notre pays ?quand on ouvre un livre de messe avec une épée, la premièrepage que l’on trouve à gauche est la destinée de celui qui la lit,162

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