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Evèque Ricci (1830, Louis de Potter)

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séparation , l'ordre régnait dans la société , mais un ordre

illusoire qui devait finir : depuis, il n'y a plus eu d'ordre ;

on a progressé continuellement vers l'anarchie, d'où sur

gira , en dernière analyse , l'ordre vrai et stable . Passons au

règne de Léopold .

L'église , il faut bien en faire l'aveu , avait étrangement

abusé de son pouvoir sans bornes , depuis surtout que la foi

avait cessé d'être un frein suffisant aux passions de ses mi

nistres . Nous ajouterons qu'il n'en pouvait être autrement.

Toute force qui n'est pas soumise à une règle détermi

née , ſondée sur la croyance ou sur la raison , ne recule que

devant une force plus grande , et c'était au tour des rois à

faire plier sous leur sceptre de despote , les papes qui, si

longtemps, les avaient tenus courbés sous leur houlette de

pasteur . Le sénateur Rucellai dévoila une foule de séduc

tions opérées au moyen de la confession , ct d'escroqueries

commises au lit des agonisants . Il fit connaître les vio

lences qu'on faisait subir aux juifs , ct la légèreté des

évêques qui excommuniaient pour un banc de plus ou do

moins dans leurs cathédrales . Le gouvernement s'ingéra

dans l'administration des biens des couvents , où régnait le

plus grand désordrc , et l'affaire de la suppression des asiles

appelés sacrés fut poussée avec vigucur .

Les années 1765 ct 1766 se passèrent à remédier au

scandale occasionné par la multiplicité de prêtres , véri

tables mendiants en soutane , et par conséquent bas et

serviles . Le gouvernement s'occupa aussi de limiter le

nombre des couvents et d'obliger les congrégations reli

gieuses à laisser tomber quelques miettes de leurs somptueux

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