Manual de Metodologia e Boas Práticas para a Elaboração de um ...

François Ascher in
Les Nouveaux Compromis
Urbains
Accessibilité
L’accessibilité de la ville à tous est
un enjeu majeur dans un contexte
urbain où il faut se déplacer et
utiliser un moyen de transport
pour accéder à son travail, pour
faire ses courses, pour bénéficier
de la plupart des équipements
collectifs, pour se rendre chez ses
amis, etc. L’accessibilité est donc
un enjeu encore plus important
pour les personnes souffrant d’un
handicap physique. Or notre pays
a un énorme retard en la matière.
Et pour le combler, il faudrait
peut-être paradoxalement
déspécialiser cette question et
ceux qui en ont la responsabilité.
L’accessibilité est une notion
essentielle de l’urbanisme
contemporain (...). En effet, les
villes ayant changé d’échelle et de
modalités de fonctionnement,
l’un des enjeux majeurs est que
les ressources qu’elles offrent
soient «accessibles» à tous. Cela
implique qu’aucun obstacle
matériel, économique social,
culturel, juridique ne puisse
priver des citadins d’une partie du
potentiel urbain.
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Pour le dire autrement, le «droit à
la ville» passe par son accessibilité,
et la mobilité des personnes et des
biens en constitue un élément clé.
L’enjeu est tel, d’ailleurs, que nous
proposons de reformuler plus
fondamentalement le champ du
service public dans le domaine du
transport, et de développer le
concept de «service public de
l’accessibilité urbaine». La notion
de «Transport public» nous
semble en effet être devenue
restrictive et inadaptée.
Toutefois, l’accessibilité est
encore souvent comprise comme
relevant du champ des
handicapés. De fait, c’est bien dans
ce domaine que cette notion est
apparue et qu’elle est encore le
plus utilisée. (...).
Nous avons, en France, malgré des
efforts remarquables ici ou là, un
énorme retard en matière
d’accessibilité de la ville pour les
personnes victimes d’un handicap
physique. La cause apparent est
l’insuffisance des moyens que nous
y consacrons. Mais l’ampleur de
cette insuffisance, et les arguments
économiques utilisés pour
expliquer par exemple pourquoi
telle ou telle mesure ne peut pas
être prise, révèlent que c’est notre
manière de penser et d’agir dans
ce domaine qui est plus
fondamentalement en cause. Pour
le dire vite, ce qui fonde la
réglementation et l’action en
matière de handicap relève encore
fondamentalement du registre de
« l’humanitaire ». Nous nous
sentons un devoir de faire quelque
chose pour des personnes que
nous percevons comme des
victimes. Et comme nous n’avons
pas fait grand chose jusqu’à
présent, surtout comparativement
à d’autres pays développés,
s’ajoute à cela un sentiment de
culpabilité. Or, la révolution à
opérer, c’est de considérer que les
handicapés ne sont ni un
problème, ni un cas particulier,
mais une des catégories d’usagers
à prendre en compte tout à fait
« normalement » lors de la
définition même des ouvrages ou
des services.
Il ne s’agit donc pas – seulement –
de rendre conformes aux règles
d’accessibilité des bâtiments, des
équipements et des services, mais
de faire en sorte que les divers
usagers puissent y accéder dans
les mêmes conditions.
Cette évolution est nécessaire et
urgente, parce que les efforts à
accomplir sont gigantesques et
qu’ils ne pourront être légitimés
politiquement et économiquement
si la question du handicap reste
d’abord une question humanitaire
et un problème de solidarité.
Toutefois, il faut le souligner et le
répéter, nos ambitions actuelles