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LES CHEVAUX DE HARAS. 89
Ce haras appartenait à la couronne, mais il est fort proba­
ble que plusieurs haras particuliers ont été fondés à la même
époque dans les domaines de boyards et de couvents. Sous
les successeurs de Jean III, l'élevage régulier des chevaux lit
de rapides progrès ; au temps de Jean le Terrible et de son
fils Théodore, il existait déjà, sous le nom de Koniouchénnii
slobodi, des villages affectés spécialement à l'élève des chevaux.
Pendant le règne d'Alexis Mikhaïlovitch , qui était
grand amateur de chevaux, il y avait environ 50 mille chevaux
rien que dans les écuries de la cour Mais jusqu'à Pierre
le Grand, c'est-à-dire jusqu'au commencement du dix-huitième
siècle, l'élevage des chevaux en Russie avait un but
très restreint : celui cle fournir des chevaux pour la cour et
en partie pour l'armée, principalement des chevaux de selle.
Les haras se montaient ordinairement de chevaux achetés
ou enlevés aux Tartares, par conséquent de chevaux exclusivement
de sang oriental. Pendant toute cette époque, on ne
peut citer que deux cas d'acquisition pour les haras, de chevaux
de l'Europe Occidentale : un étalon, offert à Jean III
par le régent de Suède, Sten-Stour, et six étalons envoyés
par l'empereur d'Autriche sous le règne de Fédor Ivanovitch
; mais ces six derniers étalons étaient aussi de sang
oriental.
Il est vrai que déjà le père de Pierre le Grand , le tzar
Alexis Mikhaïlovitch, commença à se préoccuper de l'amélioration
des chevaux de paysans, en envoyant des kleppers esthoniens
dans les provinces de Viatka et de Perm (voir page 73).
Mais c'est seulement après l'avènement au trône de Pierre le
Grand, que l'élevage des chevaux en Russie a pris un caractère
important dans le sens de l'amélioration des chevaux
russes en général. Il continua d'abord l'œuvre commencée
par son père, c'est-à-dire l'envoi des kleppers esthoniens
LE CHEVAL. 12