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200 LES CHEVAUX FRANÇAIS.
Quelques hippologues français mettent le cheval tarbien
en parallèle avec l'anglo-normand, et les placent tous les
deux au nombre des clemi-sang. Le tarbien joue, en effet,
dans le midi cle la France, le même rôle de reproducteur-ré­
générateur cle la population chevaline que l'anglo-normand
au nord de la France. En ceci, le parallèle est exact;
mais le cheval de Tarbes n'est pas du tout un demi-sang
dans le sens de l'anglo-normand. Celui-ci est le produit
du croisement de deux types diamétralement opposés, du
type oriental (pur sang anglais) et du type occidental
(cheval normand indigène), ce qui fait que la fusion des
deux sangs dans l'anglo-normand jusqu'à présent n est pas
assez avancée pour qu'on puisse attribuer à ce métis la quali­
fication de race distincte. Les trois sangs qui ont formé
le cheval de Tarbes, l'arabe, l'anglais et l'ancien navarrin,
sont, au contraire, si proches entre eux, étant tous de
la même origine orientale, que la fusion se fit facilement et
avec rapidité, et, bien que les chevaux de Tarbes ne soient
pas encore d'une homogénéité parfaite, on peut déjà parler
d'une race, qui, par ses qualités, se rapproche plutôt du pur
sang que du demi-sang.
Les chevaux des Basses-Pyrénées, pendant ces derniers
temps, ont subi des changements analogues sous l'influence
des croisements avec les mêmes étalons de pur sang et
avec ceux de la race de Tarbes ; mais ils conservent encore
l'étoffe de leurs ancêtres et rappellent plus ou moins, par
leur conformation, Vel carnero espagnol (voir la figure 73).
Ils sont moins beaux et beaucoup moins nobles, plus trapus
et plus vigoureux; ont plus de chair et les membres plus
solides et plus épais. Il y a en eux quelque chose des hun­
ters ou des cobs irlandais, dont ils sont très capables cle
supporter l'emploi. En général ce sont des chevaux d'une