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104 LES CHEVAUX RUSSES.
et ainsi de suite jusqu'à quatre fois, en faisant en somme
un exercice au trot de 800 sajènes (l,708 m ); le temps de
chaque course au trot était marqué très exactement en secondes
d'après un chronomètre. Ces exercices se répétaient
quotidiennement, l'été en droschki de courses, l'hiver en
léger traîneau. (Voir la figure 37 et la planche XXV.)
Pour éprouver la résistance des chevaux à la fatigue et
pour les y habituer, on les faisait de temps en temps courir
des distances de 15 à 20 verstes (de 16 à 21 kilomètres),
en alternant toujours le trot avec le pas.
Et c'est seulement parmi les chevaux qui avaient subi
avec succès ces deux genres d'épreuves que l'on choisissait
les reproducteurs.
Le système d'exercices à petites distances enseigné par
le comte Orlow est conservé jusqu'à présent assez fidèlement;
quant aux exercices à grandes distances, on les emploie
maintenant beaucoup plus rarement ; on peut même dire
qu on ne les emploie presque jamais, et c'est probablement
à cause de cela que les trotteurs de nos jours sont loin
d'être aussi résistants que ceux du temps d'Orlow
A présent on élève et on prépare les trotteurs principalement
pour gagner les prix aux courses ; on exige d'eux
moins la solidité que la légèreté des formes, moins l'endurance
aux grandes distances que la rapidité aux petites
distances. En un mot il arrive avec nos trotteurs ce qui est
arrivé déjà avec les chevaux de courses anglais, préparés
uniquement pour remporter les prix.
Ce changement du système de dressage et d'élevage n'a
pas pu rester sans influence sur les formes de nos trotteurs
modernes : l'extérieur de beaucoup d'entre eux n'est
plus si beau et leur constitution est moins étoffée et moins
harmonieuse ; le corps s'est allongé et s'est aminci, les