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LES CHEVAUX DE TRAIT. 189
La variété du Conquet faisait la transition aux chevaux
de montagne de Bretagne, connus sous les noms de bidets
et de doubles bidets. D'après leur conformation, c'étaient
les mêmes chevaux, seulement encore plus petits, plus trapus
et plus compactes; leur taille ne dépassait jamais l m ,48 et
ordinairement restait entre l m ,33 et l m ,42. Les variétés de
Guingamp, de Loudéac et surtout celle de Carhaix étaient
les meilleures.
Dans les landes de Bretagne, il existait une population
de petits poneys demi-sauvages secs, anguleux et très résistants
, une population analogue à celle qui habite encore
à présent dans les Landes et la partie méridionale de la
Gironde (voir plus bas — Les landais).
A présent, de toutes ces races primitives cle la Bretagne
il n'existe que des restes épars par-ci par-là dans le pays.
Tout est plus ou moins changé et transformé. Déjà depuis
plusieurs dizaines d'années, la population chevaline de la
Bretagne subit le même procédé d'amélioration par le pur
sang qui se répand progressivement dans toute la France.
On a essayé le pur sang arabe, anglo-arabe et surtout le pur
sang anglais, puis les demi-sang. Mais jusqu'à présent, on
n'a pu arriver dans la Bretagne à des résultats aussi distincts
qu'en Normandie. On n'a pas encore créé des anglobretons
que l'on pût considérer comme équivalents des
anglo-normands. La transformation chevaline en Bretagne
est, pour ainsi dire , encore dans le stade de fermentation,
et c'est l'avenir qui en montrera les résultats finals. Les
anglo-bretons que nous avons eu l'occasion de voir, n'avaient
rien de caractéristique ; ils ressemblaient beaucoup
aux anglo-normands, ce qui du reste n'est pas étonnant,
car le demi-sang anglo-normand joue maintenant dans la
Bretagne, ainsi que partout en France, un rôle prépondérant