S-136575_COMPLETO.pdf

48 LES CHEVAUX RUSSES.
64 kilomètres). Ils ont appris des colons russes à être un
peu plus soigneux de leur bétail, à le soutenir pendant
l'hiver avec des provisions de foin, rarement suffisantes, et
à lui construire des abris contre le mauvais temps. Les Kirghizes
sédentaires, outre les chevaux et les moutons, élèvent
des bœufs et des vaches, mais rarement des chameaux, qui
ne leur sont pas nécessaires dans leurs voyages de peu d'étendue.
Les Kirghizes nomades s'occupent exclusivement de
l'élevage du bétail et représentent le type le plus caractéristique
des nomades vagabonds, demi-sauvages, de nos jours.
Tout ce qui a été dit (pages 44-46) de l'élevage des bestiaux
chez les nomades se rapporte principalement à ces Kirghizes-là.
Ils errent dans les steppes dès le commencement du
printemps jusqu'à l'automne le plus avancé, et même l'hiver
ils ne restent pas toujours à la même place. Des espèces de
tentes en feutre, appelées kibitkas, leur servent d'habitations;
en cas de besoin, ces kibitkas sont vite démontées,
chargées sur les arbas (chariots à roues massives, faites d'une
seule pièce) et transportées par les chameaux. Les Kirghizes
nomades n élèvent pas ordinairement de bœufs ni de vaches;
mais outre les chevaux et les moutons, ils ont des chameaux
qu'ils emploient comme bêtes de somme pour le transport
des arbas, chargées des kibitkas, des ustensiles de ménage
et de ceux des membres de leurs familles qui ne peuvent
aller à cheval.
De même que le Kirghize nomade est le représentant le
plus pur du type nomade, son cheval est le produit le plus
typique de l'élevage des chevaux à l'état demi-sauvage. Le
cheval kirghize est ordinairement de petite taille, ayant rarement
plus de l m ,42; il est robuste de constitution; sa tête
est proportionnée, aux yeux expressifs, aux oreilles mobiles,
et par sa configuration rappelle un peu celle du cha-