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LES CHEVAUX DE SELLE ET DE TRAIT LÉGER. 195
chevaux d'autres races. Mais aucun de ceux-ci ne put
jamais atteindre le degré de résistance des camargues. Le
dépiquage des grains terminé, les chevaux retournaient aux
marais pour y mener leur vie demi-sauvage jusqu'à la mois­
son suivante.
Avec les progrès de l'agriculture, les machines à battre le
blé font invasion même dans l'île de la Camargue, et y rempla­
cent peu à peu les chevaux, de sorte que ceux-ci deviennent
inutiles ; leur nombre diminue et la race disparaît rapidement.
Certains savants croient que les chevaux camargues exis­
tent dans l'île depuis les temps préhistoriques. Mais il est
beaucoup plus probable que leur origine est la même que
celle de toutes les autres races chevalines de la France méri­
dionale, c est-à-dire qu'ils descendent des chevaux orientaux
importés dans ces contrées de l'Afrique et de l'Espagne
(voir page 161).
De l'île de la Camargue les chevaux se répandirent dans
les parties voisines du littoral de la Méditerranée, depuis Nice
jusqu'à Perpignan ; mais là ils ne conservèrent pas longtemps
les caractères de leur race et se transformèrent bientôt, sous
l'influence du croisement avec les chevaux d'autres races.
Aussi bien que les landais et même à un plus haut degré
encore, les camargues sont susceptibles de s'améliorer
promptement sous l'influence des soins ou d'une bonne nour­
riture.
Les chevaux des Pyrénées et la race navarrine.
La population chevaline des Pyrénées descend d'un côté des
chevaux orientaux importés dans le midi cle la France par les
Arabes (voir page 161}, et cle l'autre, des chevaux indigènes
qui y habitaient avant ce temps. Les chevaux importés étaient