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LES CHEVAUX DE STEPPES DEMI-SAUVAGES. 45
neige. Les sabots non ferrés glissent et peuvent difficile­
ment casser la glace, et quand cette dernière est épaisse
les sabots se brisent souvent. Alors commence la vraie
famine. Dans ces cas, les paresseux nomades se décident
quelquefois à prêter assistance à leurs animaux : ils s'en
vont en foule pour casser la glace. Souvent ils expédient
clans ce but des chameaux en avant. Peu de propriétaires ont
des provisions de foin suffisantes pour soutenir leurs troupeaux
pendant ce temps; la plupart d'entre eux n'en ont
pas du tout.
Dans de telles conditions, les chevaux deviennent de vrais
squelettes à la fin de l'hiver, et beaucoup périssent, surtout
parmi les jeunes. Dès l'arrivée du printemps, aussitôt
que l'herbe commence à paraître sous la neige, la tribu
lève le camp, et se met en mouvement, avec ses troupeaux
et son bétail. On change cle place à mesure que l'herbe
est mangée, mais quelquefois on décampe avant, si l'on a
en perspective de meilleurs pâturages. Le séjour sur le
même endroit ne dure jamais plus cle trois semaines, ordinairement
moins.
Ces pérégrinations continuent jusqu'aux derniers jours
cle l'automne. Les chevaux et tous les bestiaux se refont
considérablement, bien que les maux qu'ils endurent ne
finissent pas avec l'hiver En été, ils souffrent beaucoup
des changements brusques de la chaleur du jour au froid
des nuits, des vents brûlants chargés de poussière, du
manque d'eau ou de la mauvaise qualité cle l'eau, souvent
salée et amère, des nuées d'insectes, des maladies épidémiques.
Mais ce sont surtout les jeunes animaux qui se ressentent
cle ces pénibles conditions d'existence. Les poulinières
mettent bas au printemps, en mars, avril et mai; la plus