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40 LES CHEVAUX RUSSES.
la robe souris foncé, mais son membre de devant gauche, à
partir du genou jusqu'au paturon, était bai, ce qui pour nous
est le signe incontestable d'une proche parenté de cet animal
avec les chevaux domestiques. Le tarpan fut pris quelques moments
après sa naissance. A trois ans il fut châtré ; au mois
d'avril 1884, àl'âge de dix-huit ans, on le transféra au Jardin
zoologique de Moscou, où on le photographia et on en fit la
description détaillée (1). Il fut dressé au trait et à la selle,
mais il resta toujours très irascible et peu conciliant avec les
autres chevaux.
Le cheval de Przevalski (fig. 20) est jusqu'à présent fort
peu connu. Selon les assertions des Mongols, on en voit
de grands troupeaux dans le Turkestan chinois, dans les
steppes environnant le lac Lob-Nor, d'où ils passent sans
doute dans les parties limitrophes du Turkestan russe. Ce
cheval est très sauvage ; il est très difficile non seulement de
l'attraper vivant, mais même de s'en approcher pour pouvoir
le tuer à coups de fusil. La description actuelle et le dessin
ci-joint (figure 20) sont faits d'après le cheval empaillé qui se
trouve au Musée zoologique de Saint-Pétersbourg, et qui a été
préparé avec la peau et la tête d'un jeune animal apportées
par le colonel Przevalski de ses voyages en Asie centrale.
Il ne faut donc tenir pour véritablement juste dans la description
et dans le dessin que ce qui n'a pas pu être modifié
par l'empailleur, notamment : la tête grande et massive, les
oreilles longues, mais proportionnées; la robe isabelle, plus
claire sur les côtés et presque blanche sous le ventre ; plus
foncée, au contraire, sur les membres au-dessous des genoux ;
la raie de mulet n'existe pas; les poils longs et ondes; pas
de toupet; la crinière est très courte, droite et de couleur
(1) Voir Coo6meirie o Tapnanaxt „, par M. J. Chatiloff. Moscou, 1884.