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158 LES CHEVAUX FRANÇAIS.
Mais où la dissemblance est très grande, c'est dans le
caractère des deux peuples, dans leurs habitudes et dans
leurs procédés quant à la production et à l'élevage du bétail
en général et des chevaux en particulier
En Angleterre, l'initiative privée est très développée; elle y
est le moteur principal, la cause essentielle de toutes les
évolutions qui se font dans la vie économique et morale du
peuple; les Français, au contraire, sont centralistes par
excellence.
En Angleterre, toutes les classes de la société s'intéressent
plus ou moins aux chevaux.; les connaissances pratiques
de zootechnie y sont plus répandues ; on y trouve beaucoup
d'amateurs et parmi eux pas mal de vrais connaisseurs de
chevaux. En France, on est en général assez froid sur ce
sujet, et en dehors des spécialistes de profession, il y
existe très peu de personnes qui aient des notions suffisantes
en hippologie (1).
Aussi comprend-on facilement pourquoi la production et
l'élève des chevaux en Angleterre sont entièrement entre
les mains de l'industrie privée, tandis qu'en France, elles
sont et ont toujours été inspirées et dirigées par le gouver­
nement.
Il faut ajouter encore à cela que la France, par sa position
politique et géographique, est forcément une puissance
militaire, obligée d'avoir toujours en vue la remonte en
chevaux de sa nombreuse armée. On peut même dire
que cette dernière circonstance est la cause principale de
l'immixtion du gouvernement français dans la production
chevaline du pays et de la direction qu'il tâche de lui imprimer
Arriver à produire une quantité suffisante de bons
(1) Les connaissances pratiques du cheval sont plus répandues parmi les militaires.
Nous avons connu des officiers qui étaient des hippologues distingués.