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parents, familles et professionnels dans le cadre judiciaire - Derpad

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C’est à dire qu’il n’est pas obligatoire pour <strong>le</strong>s services éducatifs de s’adresser au Parqu<strong>et</strong> ouau juge des enfants pour faire ouvrir la tutel<strong>le</strong> d’un mineur étranger.Un simp<strong>le</strong> courrier peut suffire (soit d’un tiers, soit du mineur) adressé au Tribunal d’instancede la résidence du mineur.Il faut que la situation du mineur soit justifiée : un rapport social sur son histoire personnel<strong>le</strong><strong>et</strong> ses conditions de vie en France est absolument nécessaire, ainsi que sur <strong>le</strong> sort de ses<strong>parents</strong> à l’étranger.Sa résidence doit être prouvée :- soit en produisant l’ordonnance de placement provisoire du juge des enfants,- soit l’attestation du directeur du foyer qui l’accueil<strong>le</strong>,- soit la pièce d’identité d’un membre de sa famil<strong>le</strong> ou d’un tiers qui l’accueil<strong>le</strong>.L’identité du mineur doit être autant que possib<strong>le</strong> justifiée, ainsi que sa minorité. Il faut doncfournir <strong>le</strong> récépissé de dépôt de sa demande de statut de réfugié à l’OFPRA <strong>et</strong> toute pièced’état civil ou d’identité du mineur (acte de naissance, titre de séjour, livr<strong>et</strong> de famil<strong>le</strong>,document du Haut Commissariat aux Réfugiés, <strong>et</strong>c.)Le problème est que pour <strong>le</strong>s mineurs isolés étrangers il est impossib<strong>le</strong> bien souvent d’obtenir<strong>dans</strong> des délais raisonnab<strong>le</strong>s des documents d’état civil de <strong>le</strong>ur pays d’origine. De plus, on nepeut pas s’adresser à l’Ambassade de son pays (acte d’allégeance qui entraîne <strong>le</strong> rej<strong>et</strong> de lademande de statut de réfugié). Parfois il n’y a plus de service d’état civil <strong>dans</strong> <strong>le</strong> paysd’origine, ou <strong>le</strong>s documents sont faux (corruption, déclaration des naissances par <strong>le</strong>s <strong>parents</strong>avec des mois ou des années de r<strong>et</strong>ard, Cf. Turquie).C’est donc au juge des tutel<strong>le</strong>s d’apprécier si l’identité du mineur est suffisamment établie.Rappelons que l’âge osseux (Cf. Supra) n’est pas une preuve déterminante de l’âge réel dumineur <strong>et</strong> qu’en présence de documents d’état civil, ce sont ceux-ci que <strong>le</strong> juge doit prendreen compte <strong>et</strong> non pas <strong>le</strong>s résultats de l’examen osseux (Ch. du Conseil du TGI de Paris, 31mars 2000).Si <strong>le</strong> Juge des tutel<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong> Juge des enfants refuse de se saisir.La mise en œuvre de ces tutel<strong>le</strong>s rencontre de grandes difficultés. Nombreux sont <strong>le</strong>s jugesréticents à prononcer une tutel<strong>le</strong> à l’égard de mineurs isolés. Faute d’obtenir des décisionsécrites de magistrats sur <strong>le</strong>urs refus de saisine, ce sont des hypothèses qu’il faut ém<strong>et</strong>tre sur<strong>le</strong>s motivations de ces refus.Pour certains juges, prononcer une tutel<strong>le</strong> serait autoriser <strong>le</strong> mineur au séjour en France, ce àquoi ils s’opposent. La tutel<strong>le</strong> exercée sur un mineur étranger, que <strong>le</strong> tuteur soit français ouétranger régulièrement installé sur <strong>le</strong> sol français, n’a pourtant pas de relation avec <strong>le</strong> droit auséjour. Quel que soit <strong>le</strong> lien entre la mise en œuvre d’une tutel<strong>le</strong> <strong>et</strong> l’accès au séjour, lamesure de protection devrait être <strong>le</strong> seul <strong>et</strong> unique souci du magistrat : l’accès au territoirereste une prérogative de l’autorité administrative.En pratique, en cas de refus d’un juge des tutel<strong>le</strong>s de se saisir, <strong>le</strong>s services éducatifs ou <strong>le</strong>sassociations doivent exiger du juge des tutel<strong>le</strong>s une ordonnance motivant ce refus. C<strong>et</strong>teordonnance est indispensab<strong>le</strong> pour pouvoir en faire appel <strong>et</strong> pour que la jurisprudence seprononce sur ces situations.174

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