parents, familles et professionnels dans le cadre judiciaire - Derpad

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attitude sont tout aussi importants si elle est généralisée (risques induits par les dénonciationsabusives, sentiment des familles que tout est joué, etc.).L'ADHÉSION : UNE FAUSSE ÉVIDENCEL'obligation que fait la loi au magistrat de rechercher l'adhésion amène parfois à sous-estimerl'importance d'une affirmation claire face à laquelle les familles auront à se positionner. Car ilexiste de multiples niveaux à ce processus complexe qu'on appelle adhésion..., de lasoumission de surface à une appropriation vraiment intégrée.LA CRAINTE DE METTRE EN OPPOSITION TRAVAILLEURS SOCIAUX ET FAMILLESIl existe une idée fausse du débat contradictoire qui amène à penser que le magistrat doitchoisir entre la version de la famille et la version des travailleurs sociaux, les plaçant ainsi enposition de parties dans un procès privé, alors qu'en réalité le débat porte sur une questiond'ordre public : y a-t-il un danger couru par l'enfant et quelles solutions y apporter ?LA DIFFICULTÉ D'EXPRESSION DE CERTAINES FAMILLESLa complexité des processus et du langage judiciaires, la fragilisation vécue par les famillesconcernées, engendrent souvent des difficultés de compréhension, voire des comportementsd'évitement, de fuite, de mise en conflit qu'il est important de pouvoir comprendre ettravailler. Donner une place aux familles suppose une attention supplémentaire que risquentparfois d'oublier ceux pour qui le fonctionnement du système est devenu une évidence.LA DIFFICULTÉ DE LA MOTIVATIONOn conviendra facilement des aspects insatisfaisants de la pratique des motivations« standard », c'est-à-dire qui reprennent juste quelques formules « rituelles » sur le danger. Lafréquence de leur usage doit ainsi être analysée comme témoignant de la grande difficulté del'exercice.La difficulté du passage de la formulation orale - en présence des personnes - à la formulationécrite, la crainte de blesser en abordant explicitement certaines difficultés de la famille sontsouvent des éléments qui poussent à l'évitement, ce qui est contraire au droit, gênel'appropriation par la famille des raisons de l'intervention judiciaire, et inaugure mall'intervention éducative.LES ÉVOLUTIONS À ENCOURAGERL'ensemble du processus de travail amenant à la décision doit se fonder sur des principes quidoivent être bien compris par tous les intervenants, tant pour ajuster leur propre interventionque pour être en capacité d'aider les familles à bien se situer.70
La décision du juge doit fonctionner sur un principe de subsidiarité à partir du constat del'insuffisance de la protection parentale. Elle se situe donc « en creux » par rapport à l'autoritéparentale des parents.L'intervention doit s'efforcer de mettre en place la « plus petite mesure suffisante » pour fairecesser le danger tout en cherchant d'abord à être efficiente (à réussir à faire cesser le danger).Elle s'inscrit dans la continuité, le juge des enfants étant le seul magistrat à pouvoir revenir àtout moment sur les décisions qu'il a prises pour prendre en compte l'évolution de la situation.COMPRENDRE ET EXPLIQUER LA PLACE DE CHACUN DANS LE PROCESSUSQuelques principes sont à rappeler concernant les relations entre juge des enfants, famille etmembre de l'équipe éducative qui exerce la mesure.Dans un litige civil classique, le juge arbitre et tranche entre les arguments que lui présententdes parties équidistantes.En assistance éducative, le juge n'a pas à trancher un litige entre la famille et l'intervenantsocial. Il doit se prononcer sur l'effectivité d'un danger et sur la meilleure manière de le fairecesser.À partir des textes du code civil et du code de procédure civile, le schéma 4 suivant permet devisualiser la place de chacun dans le débat qui s'instaure dans le cabinet du juge des enfants.Évaluation du danger et desmoyens de le faire cesserFamilleJuge des enfantsÉducatifFamille comme Éducatif sont ici des termes génériques. Ainsi, Famille recouvre aussi bien lesparents que les enfants, et Éducatif regroupe toutes les modalités de mesures.4 Jean-Marie Baudouin, Le juge des enfants : punir ou protéger, ESF, 1990.71
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