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n’ai <strong>au</strong>cun moyen de la faire des<strong>ce</strong>ndre de <strong>ce</strong> rebord.Enfin, elle articule :– J’ai un message pour les Divergents.Elle a parlé d’une voix atone. La simulation se sert de sa bouche et de ses cordes vocales, maisdépossède sa voix de toutes les modulations qui proviennent normalement des émotions humaines.Mon regard passe de Marlene à Hector. Hector qui avait si peur de <strong>ce</strong> que je suis, par<strong>ce</strong> que sa mèrel’avait mis en garde. Lynn doit toujours être <strong>au</strong> chevet de Sh<strong>au</strong>na, avec l’espoir qu’elle pourra bouger lesjambes à son réveil. Lynn ne peut pas perdre Hector.J’avan<strong>ce</strong> d’un pas pour entendre la suite du message.– Il ne s’agit pas d’une négociation, mais d’un avertissement, déclare la simulation par la voix deMarlene. Ceci se reproduira tous les deux jours, jusqu’à <strong>ce</strong> que l’un de vous se <strong>livre</strong> <strong>au</strong> siège des Érudits.Ceci ?Elle recule d’un pas et je me jette en avant, mais pas sur elle. Non, pas sur Marlene qui, un jour, adéfié Uriah de tirer sur une brioche qu’elle avait posée sur sa tête. Qui a collecté des vêtements pour queje puisse me changer. Qui m’a toujours, en toutes circonstan<strong>ce</strong>s, accueillie avec un sourire. Non, pas surMarlene.Alors qu’elle s<strong>au</strong>te du toit en même temps que la petite fille, je plonge sur Hector.Je referme les mains sur <strong>ce</strong> qui se présente. Un bras. Un bout de tissu de sa chemise. Je m’écorche lesgenoux sur la surfa<strong>ce</strong> rugueuse du toit tandis que le poids d’Hector m’entraîne vers le bas. Je n’ai pasassez de for<strong>ce</strong> pour le hisser. Le souffle coupé, j’appelle à l’aide dans un murmure.Ça y est, Christina me retient par l’ép<strong>au</strong>le. Elle m’aide à remonter le corps inerte d’Hector. Son braspend mollement sur le côté. À quelques pas de nous, la petite fille est couchée sur le dos : sur le toit.Puis la simulation s’arrête. Hector ouvre les yeux, qui ont retrouvé leur étin<strong>ce</strong>lle de vie.– Hou… Qu’est-<strong>ce</strong> qui se passe ?La petite fille geint et Christina la rejoint en bredouillant des paroles de réconfort.Je me redresse en tremblant de la tête <strong>au</strong>x pieds. Je m’approche dou<strong>ce</strong>ment du bord du toit et je fixe letrottoir. La rue est mal éclairée, mais je distingue confusément les contours du corps de Marlene sur lebitume.Respire – mais qui se soucie de respirer ?Je me détourne, le bruit des battements de mon cœur martelant mes oreilles. Je vois Christina remuerles lèvres. Sans lui prêter attention, je franchis la porte, je des<strong>ce</strong>nds l’escalier, je parcours le couloir et jereprends l’as<strong>ce</strong>nseur.La porte se referme. Et tout en plongeant vers le sol, comme l’a fait Marlene après que j’ai décidé dene pas la s<strong>au</strong>ver, je hurle en griffant mes vêtements. Au bout de quelques secondes, j’ai déjà la gorge enfeu et des égratignures sur les bras, mais je continue.L’as<strong>ce</strong>nseur s’arrête avec un ding.Je défroisse ma chemise, je lisse mes cheveux et je sors.***J’ai un message pour les Divergents.Je suis une Divergente.Il ne s’agit pas d’une négociation.

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