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CHAPITRE SEPTL’effet du sérum se dissipe <strong>au</strong> bout de cinq heures, vers le coucher du soleil. Tobias m’a enferméedans ma chambre et vient me voir toutes les heures. Cette fois, quand il entre, je fixe le mur d’un regardnoir, assise sur mon lit.– Pas trop tôt ! commente-t-il en appuyant le front contre la porte. Je commençais à croire que ça nepasserait jamais et que j’allais devoir te laisser ici à… humer le parfum des fleurs, ou tous <strong>ce</strong>s trucs donttu parlais.– Je vais les tuer, dis-je.– Te fatigue pas. On va bientôt partir, me rappelle-t-il en refermant la porte.Il sort le disque dur de sa poche.– J’ai pensé qu’on pourrait cacher ça derrière ta commode.– C’est là que je l’avais mis.– Et c’est bien pour ça que Peter ne l’y cherchera plus.D’une main, il écarte la commode du mur et, de l’<strong>au</strong>tre, glisse le disque dur derrière.– Je ne comprends pas pourquoi <strong>ce</strong> sérum a agi sur moi, dis-je. Si j’ai le <strong>ce</strong>rve<strong>au</strong> assez bizarre pourrésister <strong>au</strong> sérum de simulation, pourquoi pas à <strong>ce</strong>lui-ci ?Tobias s’assied sur mon lit en faisant rebondir le matelas.– Je ne sais pas. Peut-être que pour résister, il f<strong>au</strong>t d’abord le vouloir.– Évidemment que je le voulais, grommelé-je avec irritation, mais sans conviction.En fait, le voulais-je vraiment ? N’ai-je pas plutôt cédé à la tentation d’oublier la colère et lasouffran<strong>ce</strong>, de tout oublier pendant quelques heures ?– Quelquefois, dit Tobias en passant un bras <strong>au</strong>tour de mes ép<strong>au</strong>les, on a juste envie d’être heureux,même si <strong>ce</strong> n’est qu’une illusion.Il a raison. Si nous parvenons à maintenir la paix entre nous en <strong>ce</strong> moment même, c’est en évitant desoulever les problèmes – Will, mes parents, Marcus, ou le fait que j’ai failli lui tirer une balle dans latête. Mais je n’ose pas briser <strong>ce</strong>tte paix en abordant la vérité ; je suis trop occupée à m’y raccrocher afinde me rassurer.– Peut-être, murmuré-je.– Tu l’admets ? s’exclame-t-il, bouche bée, avec une mimique f<strong>au</strong>ssement choquée. Ce sérum teréussit, finalement…Je le pousse de toutes mes for<strong>ce</strong>s.– Retire ça immédiatement.– D’accord, d’accord ! fait-il en levant les mains. Enfin… tu sais, <strong>au</strong> fond, moi non plus, je ne suis pastrès sympa. C’est pour ça que je t’aime b…– Dehors ! crié-je en désignant la porte.Riant tout seul, Tobias m’embrasse sur la joue et sort de ma chambre.Ce soir-là, trop gênée par mon coup d’éclat pour me rendre <strong>au</strong> réfectoire, je passe l’heure du dînerdans un pommier <strong>au</strong> fond du verger, à cueillir les fruits. Je monte <strong>au</strong>ssi h<strong>au</strong>t que je l’ose et mes musclesme brûlent. J’ai découvert que le fait de rester inactif laisse de petits espa<strong>ce</strong>s qui permettent <strong>au</strong> chagrinde s’installer, alors je m’occupe.Tandis que je m’essuie le front sur mon tee-shirt, debout sur une branche, j’entends un bruit. Un bruitténu, qui se mêle <strong>au</strong> chant des cigales. Je m’immobilise, l’oreille <strong>au</strong>x aguets, et je finis par comprendre <strong>ce</strong>que c’est : des voitures.Les Fraternels possèdent une douzaine de camionnettes dans lesquelles ils transportent leurs produits,mais ils ne s’en servent que le week-end. Mes cheveux se dressent sur ma nuque. Si <strong>ce</strong> ne sont pas les

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