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devant moi les Audacieux contrôlés par la simulation, sur les trottoirs du secteur Altruiste. Reprends-toi !Reprends-toi reprends-toi reprends-toi … Nouve<strong>au</strong> battement de p<strong>au</strong>pières et ils redeviennent desSincères, bien que <strong>ce</strong>rtains, tout en noir, ressemblent à des Audacieux. Si je ne me contrôle pas, je vaismélanger les souvenirs avec la réalité.– Oh non, souffle Christina. Ma sœur, mes parents… Et s’ils…Elle me regarde et je crois comprendre <strong>ce</strong> qui se passe dans sa tête, pour l’avoir déjà vécu. « Où sontmes parents ? Il f<strong>au</strong>t que je les retrouve. » Mais si ses parents sont dans la même situation que <strong>ce</strong>sSincères-ci, armés et manipulés par la simulation, elle ne peut rien faire pour eux.Je me demande si Lynn se trouve ailleurs, dans une rangée semblable à <strong>ce</strong>lles-ci.– Qu’est-<strong>ce</strong> qu’on fait ? marmonne Fernando.J’avan<strong>ce</strong> d’un pas vers les Sincères. Ils ne sont peut-être pas programmés pour tirer. Je fixe les yeuxvitreux d’une femme en pantalon à pin<strong>ce</strong>s noir et chemise blanche. Elle a l’allure de quelqu’un qui revientdu travail. Je fais un pas de plus.Bang.Par réflexe, je me jette <strong>au</strong> sol en couvrant ma tête avec mes bras et je recule à quatre pattes, vers lesch<strong>au</strong>ssures de Fernando. Il m’aide à me relever.– On devrait peut-être chercher une <strong>au</strong>tre idée, déclare-t-il.Je me penche en avant – pas trop – pour jeter un coup d’œil sur ma g<strong>au</strong>che dans la ruelle qui sépare lebâtiment le plus proche du siège des Érudits. Je ne serais pas étonnée qu’un épais cordon de Sincèresentoure l’ensemble des immeubles des Érudits.– Il y a un <strong>au</strong>tre chemin pour arriver <strong>au</strong> siège ? demandé-je.– Pas à ma connaissan<strong>ce</strong>, répond Cara. À moins de s<strong>au</strong>ter d’un toit à l’<strong>au</strong>tre.Elle dit <strong>ce</strong>la avec un petit rire, comme une plaisanterie. Je la regarde en h<strong>au</strong>ssant les sourcils.– Attends, reprend-elle. Tu n’as pas l’intention de…– S<strong>au</strong>ter du toit ? Non. Passer par les fenêtres.En veillant bien à ne pas m’approcher des Sincères, j’oblique vers un bâtiment dont la partie g<strong>au</strong>chedonne sur l’arrière du siège des Érudits. Ils ont forcément des fenêtres en vis-à-vis.Après avoir grommelé quelque chose à propos des acrobaties de <strong>ce</strong>s tarés d’Audacieux, Cara s’élan<strong>ce</strong>derrière moi, suivie par Fernando, Marcus et Christina. J’essaie d’ouvrir la porte de derrière del’immeuble, mais elle est verrouillée.– Reculez, dit Christina en s’avançant.Elle vise la serrure avec son pistolet. Je porte un bras en bouclier devant mon visage juste avantqu’elle tire. J’entends une détonation, puis un tintement aigu, la répercussion sonore classique d’un coupde feu dans un espa<strong>ce</strong> clos.La serrure a s<strong>au</strong>té.J’entre dans un couloir <strong>au</strong> sol carrelé, avec des portes de chaque côté, dont <strong>ce</strong>rtaines sont ouvertes. Enjetant un coup d’œil dans les piè<strong>ce</strong>s, je vois des rangées de vieux bure<strong>au</strong>x et des table<strong>au</strong>x sur les murs,les mêmes que <strong>ce</strong>ux qu’il y a chez les Audacieux. L’air sent le renfermé, comme les pages d’un <strong>livre</strong> debibliothèque, mêlé à l’odeur des produits d’entretien.– À l’origine, signale Fernando, c’était un immeuble commercial. Les Érudits l’ont transformé en écolepour les cours qui suivent la cérémonie du Choix. Après les gros trav<strong>au</strong>x effectués <strong>au</strong> siège il y a unedizaine d’années – vous savez, quand tous les bâtiments qui se trouvaient en fa<strong>ce</strong> du Millenium Park ontété reliés entre eux –, ils ont <strong>ce</strong>ssé d’enseigner ici. Trop vieux, trop difficile à rénover.– Merci pour la leçon d’histoire, commente Christina.Arrivée <strong>au</strong> bout du couloir, j’entre dans une salle de classe pour me repérer. Derrière ma fenêtre, siprès que je pourrais la toucher en passant la main dehors, est postée une petite fille Sincère armée d’unpistolet <strong>au</strong>ssi long que son bras. Elle est d’une telle immobilité que je me demande si elle respire.

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