étaient <strong>au</strong> courant ?– On ne vient pas d’ici, Beatri<strong>ce</strong>. On nous y a mis, dans un but précis. Il y a quelque temps, lesAltruistes ont été contraints d’ac<strong>ce</strong>pter l’aide des Érudits afin d’atteindre <strong>ce</strong> but, mais Jeanine a tout faitdéraper. Par<strong>ce</strong> qu’elle refuse de faire <strong>ce</strong> qu’on est <strong>ce</strong>nsés faire. Elle préfère encore recourir <strong>au</strong> meurtre.On a été mis ici. J’ai l’impression que mon <strong>ce</strong>rve<strong>au</strong> grésille sous l’afflux d’in<strong>format</strong>ions. Je serre lesdoigts sur le bord du banc.– Quel est <strong>ce</strong> but qu’on est <strong>ce</strong>nsés atteindre ? demandé-je.– Je t’en ai raconté assez pour te persuader que je ne suis pas un menteur. Quant à t’expliquer le reste,sincèrement, je ne me sens pas à la h<strong>au</strong>teur de la tâche. Si je t’en ai dit <strong>au</strong>tant, c’est par<strong>ce</strong> que noussommes dans une situation critique.Soudain, je comprends le problème. Les sans-faction ont décidé d’éliminer non seulement les leadersdes Érudits, mais <strong>au</strong>ssi toutes les données qu’ils détiennent. Ils vont tout niveler.Ce plan ne m’a jamais paru être une bonne idée, mais je n’imaginais pas que <strong>ce</strong>tte destruction pouvaitêtre irréversible. Dans mon esprit, les Érudits détiendraient toujours la connaissan<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong>s in<strong>format</strong>ions,à déf<strong>au</strong>t des données matérielles. Or, visiblement, il y a quelque chose que même les Érudits les plusintelligents ne savent pas ; quelque chose qui, une fois détruit, ne pourrait pas être reproduit.– Si je vous aide, je trahis Tobias. Et je le perds, dis-je avec un nœud dans la gorge. Vous avez intérêtà me donner une bonne raison.Marcus plisse le nez dans une grima<strong>ce</strong> de mépris.– À part l’intérêt de tous les individus de notre société ? Ça ne te suffit pas ?– Notre société est en miettes. Donc, non, ça ne me suffit pas.Il soupire.– Tes parents sont morts pour toi, c’est vrai. Mais si ta mère se trouvait <strong>au</strong> siège des Érudits la nuit oùtu as failli être exécutée, <strong>ce</strong> n’était pas pour te s<strong>au</strong>ver. Elle essayait de reprendre le dossier à Jeanine. Etquand elle a appris que tu devais mourir, elle y a renoncé pour se précipiter à ton secours.– Ce n’est pas du tout <strong>ce</strong> qu’elle m’a dit, objecté-je avec véhémen<strong>ce</strong>.– Elle t’a menti. Par<strong>ce</strong> qu’elle y était obligée. Mais, Beatri<strong>ce</strong>, <strong>ce</strong> qui compte… <strong>ce</strong> qui compte, c’estque ta mère savait qu’elle ne sortirait sans doute pas vivante du siège des Érudits, mais qu’elle devaitessayer. Elle était prête à donner sa vie pour récupérer <strong>ce</strong> dossier, tu comprends ?Les Altruistes sont prêts à mourir pour n’importe qui, ami ou ennemi, si les circonstan<strong>ce</strong>s l’exigent.C’est peut-être pour <strong>ce</strong>tte raison qu’ils ont du mal à survivre dans les situations qui mettent en péril la viedes gens. En revanche, il y a peu de choses pour lesquelles ils soient prêts <strong>au</strong> même sacrifi<strong>ce</strong>. Il y a peude choses <strong>au</strong>xquelles ils attachent une valeur dans le monde matériel.Si Marcus dit vrai, si ma mère était réellement prête à mourir pour permettre que <strong>ce</strong>tte in<strong>format</strong>iondevienne publique… moi, je suis prête à presque tout pour accomplir à sa pla<strong>ce</strong> <strong>ce</strong> qu’elle n’a pas pufaire.– Vous essayez de me manipuler. Avouez-le.Les ombres se glissent dans ses orbites comme une e<strong>au</strong> noire.– Il n’y a que toi qui puisses en décider, répond-il.
CHAPITRE TRENTE-HUITJe prends mon temps pour rentrer chez les Eaton, en cherchant à me rappeler <strong>ce</strong> que ma mère m’a ditaprès m’avoir sortie du réservoir. Un truc sur le fait qu’elle surveillait les trains depuis le début del’attaque. « Je ne savais pas comment j’allais m’y prendre, mais j’étais décidée à te s<strong>au</strong>ver. »Et en repassant sa phrase dans ma tête, je n’entends plus la même chose. « Je ne savais pas commentj’allais m’y prendre. » Autrement dit : « Je ne savais pas comment vous s<strong>au</strong>ver tous les deux, le dossier ettoi. » « Mais j’étais décidée à te s<strong>au</strong>ver. »Je secoue la tête, découragée. Est-<strong>ce</strong> ainsi qu’elle l’a dit ou suis-je en train de déformer mon souvenirà c<strong>au</strong>se de <strong>ce</strong> que m’a raconté Marcus ? Impossible à savoir. Je n’ai plus qu’à décider si, oui ou non, jefais confian<strong>ce</strong> à Marcus.Et même s’il a commis des actes cruels, notre société n’est pas divisée entre le bien d’un côté et le malde l’<strong>au</strong>tre. Quelqu’un de cruel n’est pas pour <strong>au</strong>tant malhonnête, de même que quelqu’un de courageuxn’est pas pour <strong>au</strong>tant bienveillant. Marcus n’est ni bon ni m<strong>au</strong>vais, il est les deux.D’accord, sans doute plus m<strong>au</strong>vais que bon.Mais ça ne signifie pas qu’il mente.Plus loin dans la rue, je distingue la lueur orangée d’un feu. Prise d’inquiétude, j’accélère, pourdécouvrir que les flammes s’élèvent des grands bacs métalliques de la taille d’un homme qui émaillent letrottoir. Audacieux et sans-faction sont rassemblés <strong>au</strong>tour, en deux groupes légèrement séparés. En fa<strong>ce</strong>d’eux se tiennent Evelyn, Harrison, Tori et Tobias.Je repère Christina, Uriah, Lynn, Zeke et Sh<strong>au</strong>na à droite du groupe des Audacieux et je les rejoins.– Où étais-tu passée ? me demande Christina. On t’a cherchée partout.– Je suis allée me promener. Qu’est-<strong>ce</strong> qui se passe ?– Ils vont enfin nous expliquer le plan d’attaque, répond Uriah d’un ton excité.– Ah, fais-je.Evelyn lève une main, p<strong>au</strong>me vers l’extérieur, et les sans-faction se taisent. Ils sont plus disciplinésque les Audacieux, dont les conversations mettent encore trente secondes à s’éteindre.– Ces dernières semaines, nous avons élaboré un plan pour combattre les Érudits, annon<strong>ce</strong> Evelynd’une voix qui porte sans difficulté. Maintenant qu’il est prêt, nous aimerions le partager avec vous.Elle fait un signe à Tori qui prend le relais :– Nous avons préféré une approche large à une stratégie ciblée. Il nous est impossible de faire le trientre les Érudits qui soutiennent Jeanine et les <strong>au</strong>tres. Par pruden<strong>ce</strong>, nous partirons donc du principe quetous <strong>ce</strong>ux qui ne l’approuvent pas ont déjà quitté le siège des Érudits.– Nous savons tous que le pouvoir des Érudits réside non dans leurs effectifs, mais dans lesin<strong>format</strong>ions qu’ils détiennent, reprend Evelyn. Tant qu’ils les posséderont, ils représenteront unemena<strong>ce</strong>, d’<strong>au</strong>tant plus qu’une partie d’entre nous est appareillée pour les simulations. Il y a bien troplongtemps qu’ils se servent de leurs in<strong>format</strong>ions pour nous contrôler et nous maintenir sous leur botte.Partant du groupe des sans-faction pour s’étendre à <strong>ce</strong>lui des Audacieux, un cri monte de la foule,comme si nous n’étions qu’un seul et même organe, répondant <strong>au</strong>x commandes d’un même <strong>ce</strong>rve<strong>au</strong>. Je nesais pas trop <strong>ce</strong> que je pense ni <strong>ce</strong> que je ressens. Une partie de moi crie <strong>au</strong>ssi – réclamantl’anéantissement des Érudits et la destruction de tout <strong>ce</strong> qu’ils défendent.Je regarde Tobias. Il se tient en retrait derrière les flammes, masqué par la pénombre, le visage neutre.Je me demande <strong>ce</strong> qu’il pense de tout <strong>ce</strong>la.– Je suis <strong>au</strong> regret d’informer <strong>ce</strong>ux à qui on a posé des transmetteurs de simulation qu’ils devront resterici, précise Tori. Ou vous risqueriez à tout moment d’être activés par les Érudits comme des armes contrenous.
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Divergente2Veronica RothTraduit de
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À Nelson, qui méritait qu’on pr
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CHAPITRE UNJe m’éveille avec son
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souvenir de mon esprit. Si je me me
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un cercle avec Johanna et se metten
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peu à peu en un rictus amer, celui
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Il a l’air calme, mais la tension
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sentez comment ?- Le vertige est un
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- Ça explique, reprend-il entre se
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Fraternels, ce sont sans doute des
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Il fronce le nez.- C’est tout ce
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Le sans-faction au pistolet me rapp
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Des gens qui boivent de l’eau au
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- Evelyn, l’interrompt-il. J’ai
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- Certaines rumeurs prétendent que
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- Je t’interdis de t’excuser, l
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- J’ai fini. Tu peux me passer la
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- C’est parti, dit-il.Je ne vois
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CHAPITRE ONZEIls nous encerclent ma
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- Je m’appelle Niles, nous dit-il
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enfance s’il ne l’a pas décid
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- Tu la connaissais déjà ?- Oui.-
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Ma réponse m’étonne moi-même
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CHAPITRE TREIZEJe me lève de ma ch
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essayer de me tuer -, puis celle de
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apidement qu’elle va me briser en
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mental, réplique Lynn en lui enfon
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tiennent dehors sur le trottoir, ar
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ôte la sienne, d’abord le bras g
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emarquablement à masquer sa douleu
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CHAPITRE SEIZEJe déplace une main
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CHAPITRE DIX-SEPTVoici l’histoire
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Je passe la nuit debout, à retirer
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de leurs données. Ma mère m’a d
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Je devenais dingue chez les Fratern
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- Cho-choootte, chantonne Marlene.-
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le toit. La salle s’assombrit, co
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CHAPITRE DIX-NEUFL’après-midi, j
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- C’est surtout parce qu’à la
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CHAPITRE VINGTIl est sept heures du
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En retournant à la cafétéria, je
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agarre contre les Érudits avec un
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cents mètres.J’attire le regard
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CHAPITRE VINGT-DEUXShauna est couch
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Ses yeux fuient les miens.- Je me d
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CHAPITRE VINGT-TROISMoins de dix se
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Il ne restait même pas assez d’A
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Cara m’a repérée et me saisit p
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Le temps que la bagarre se calme, i
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- Désolé, je ne peux pas rester,
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CHAPITRE 12PEREGRINELe temps que Pe
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- Je t’ai sauvé la vie. Deux foi
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