13.07.2015 Views

Télécharger ce livre au format PDF

Télécharger ce livre au format PDF

Télécharger ce livre au format PDF

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Il est livide, presque j<strong>au</strong>ne.J’ai trop de choses à dire. La première qui sort est :– Beatri<strong>ce</strong>.Il rit faiblement.– Beatri<strong>ce</strong>, rectifie-t-il.Sa bouche effleure la mienne et je referme les doigts sur sa chemise.– Les gars, merci de garder ça pour plus tard, ou vous allez me faire vomir, intervient Peter.– On est où ?– Derrière, c’est l’incinérateur de déchets, m’informe-t-il en donnant un petit coup sur la trappe. Je l’aiéteint. Il débouche dans la ruelle latérale. Ensuite, Quatre, tu as intérêt à viser juste si tu veux sortirvivant du secteur des Érudits.– Ne t’inquiète pas pour ça, rétorque Tobias.Il est pieds nus, comme moi.Peter ouvre la trappe de l’incinérateur.– Tris, à toi l’honneur.L’ouverture mesure environ quatre-vingt-dix <strong>ce</strong>ntimètres de large sur un mètre vingt de h<strong>au</strong>t. J’engageune jambe, puis l’<strong>au</strong>tre avec l’aide de Tobias. Mon estomac fait un bond tandis que je dévale le petittoboggan métallique. Je passe sur une série de roule<strong>au</strong>x qui me labourent le dos.Ça sent le feu et les <strong>ce</strong>ndres, mais ça ne brûle pas. Soudain, je chute. Je me cogne le bras contre uneparoi en métal avant d’atterrir brutalement sur le sol en ciment. La violen<strong>ce</strong> de l’impact remonte le longde mes tibias.– Aïe…Je m’éloigne en boitillant et je crie :– C’est bon, tu peux y aller !Quand Peter me rejoint, la douleur est passée. Il tombe sur le côté avec un geignement et se traîne àl’écart du conduit, le temps de récupérer.J’inspecte les lieux. On est à l’intérieur de l’incinérateur, dans une quasi-obscurité. Seuls quelques raisde lumière filtrent par l’encadrement d’une petite porte sur le mur d’en fa<strong>ce</strong>. Le sol est en métal plein à<strong>ce</strong>rtains endroits, en grillage métallique à d’<strong>au</strong>tres. Ça sent le feu et les déchets pourris.– Tu n’iras pas te plaindre que je ne te fais pas visiter des coins sympas, observe Peter.– Je ne me le permettrais pas.Tobias atterrit en bas du toboggan, d’abord sur les pieds, puis sur les genoux, avec une grima<strong>ce</strong> dedouleur. Je l’aide à se relever et je reste tout contre lui. Les odeurs, les objets, les sensations, tout mesemble soudain amplifié. J’étais presque morte, et me voilà vivante. Grâ<strong>ce</strong> à Peter.– Tu as ton arme ? demande Peter à Tobias.– Je l’ai laissée en h<strong>au</strong>t, je pensais plutôt tirer par les narines.– La ferme.Peter sort de l’incinérateur, son pistolet <strong>au</strong> poing. On se retrouve dans un couloir froid et humide, <strong>au</strong>plafond parcouru de tuy<strong>au</strong>x apparents. Au fond, à peine à trois mètres de nous, un panne<strong>au</strong> lumineuxindique « SORTIE DE SECOURS » <strong>au</strong>-dessus d’une porte. Je suis vivante, et je m’en vais.***

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!