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l’<strong>au</strong>rait pas déjà compris.– Ma chère petite, me rétorque-t-elle, je suis de sa famille. Je suis un élément permanent de sa vie. Tun’es que temporaire.– Ouais. Sa mère l’a abandonné et son père le battait. Avec une famille pareille, comment pourrait-ilrenier les liens du sang ?Là-dessus, je m’éloigne, les mains tremblantes, pour aller m’asseoir par terre à côté de Caleb. Susanest partie à l’<strong>au</strong>tre bout de la piè<strong>ce</strong> aider un sans-faction à faire le ménage. Mon frère me passe le pot debeurre de cacahuète. Je revois les rangées d’arachides qui poussent dans les serres des Fraternels. Ils lescultivent pour leur t<strong>au</strong>x élevé de protéines et de corps gras, <strong>ce</strong> qui est particulièrement important pour lessans-faction. Je plonge un doigt dans le pot et je mange.Dois-je lui répéter <strong>ce</strong> qu’Evelyn vient de m’apprendre ? Je ne veux pas qu’il pense qu’il a la factionÉrudite dans le sang. Je ne veux pas lui fournir la moindre raison d’aller les retrouver.Je décide de garder l’in<strong>format</strong>ion pour moi pour l’instant.– Je voulais te parler d’un truc, me dit-il.Je hoche la tête en raclant avec ma langue le beurre de cacahuète collé sur mon palais.– Susan veut rejoindre les Altruistes, poursuit-il. Et moi <strong>au</strong>ssi. Et puis, je préfère être là pour veillersur elle. Mais je ne veux pas non plus te laisser, toi.– C’est bon.– Si tu venais avec nous ? propose-t-il. Je suis sûr que les Altruistes t’accueilleraient à bras ouverts.Je n’en doute pas ; les Altruistes ne sont pas rancuniers. Mais le chagrin mena<strong>ce</strong> de me submerger, et sije retournais dans la faction de mes parents, je m’y noierais.Je fais non de la tête.– Je dois aller <strong>au</strong> siège des Sincères pour découvrir <strong>ce</strong> qui se passe, expliqué-je. Ça me rend dingue dene pas savoir.Je me for<strong>ce</strong> à sourire avant de reprendre :– Mais tu as raison de partir. Susan a besoin de toi. Elle a l’air d’aller mieux, mais elle a besoin de toi.– OK, dit Caleb. J’essaie de te contacter rapidement. Mais sois prudente.– Comme toujours, non ?– C’est drôle, j’<strong>au</strong>rais plutôt employé le qualificatif de « téméraire » te con<strong>ce</strong>rnant.Il me presse légèrement l’ép<strong>au</strong>le g<strong>au</strong>che. Je replonge le doigt dans le pot de beurre de cacahuète.Tobias émerge de la salle de bains quelques minutes plus tard, ayant troqué sa chemise rouge deFraternel contre un tee-shirt noir, ses cheveux courts luisants d’e<strong>au</strong>. Nos yeux se croisent à travers lapiè<strong>ce</strong>, et je sais qu’il est temps de partir.***Le siège des Sincères est assez vaste pour contenir tout un univers. Ou c’est l’effet que ça me fait.C’est un énorme cube en ciment qui donne sur <strong>ce</strong> qui fut jadis un fleuve. Le panne<strong>au</strong> annon<strong>ce</strong>« ME - - - - - - DIS - A - T » – initialement Merchandise Mart, l’ancien marché <strong>au</strong>x marchandises, maisles gens ont pris l’habitude de l’appeler le Marché des Médisants, par<strong>ce</strong> que les Sincères, dans leurfranchise, ne font pas de cade<strong>au</strong>x. Ils semblent avoir adopté le surnom.N’y étant jamais entrée, je ne sais pas à quoi m’attendre. Tobias et moi, on s’arrête devant les portes eton se regarde.

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