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juger par les trous dans l’immeuble qui se dresse sur ma droite, proviennent des vitres.– Qu’est-<strong>ce</strong> qui s’est passé ? demandé-je à ma mère.– C’est la guerre. Précisément <strong>ce</strong> qu’on avait pris tant de peine à éviter.– Et les Érudits vont nous aider… comment ?– J’ai bien peur que les vitupérations de ton père contre les Érudits ne t’aient donné une f<strong>au</strong>sse opiniond’eux, me dit-elle dou<strong>ce</strong>ment. D’accord, ils ont commis des erreurs, mais ils ne sont ni tout noirs ni toutblancs. Ils sont un mélange des deux, comme tout le monde. Que deviendrait-on sans leurs médecins, leurschercheurs, leurs enseignants ?Elle passe une main dans mes cheveux pour les lisser.– Essaie de t’en souvenir, Beatri<strong>ce</strong>.– Promis.On continue à marcher, mais quelque chose dans son discours m’a déstabilisée. Est-<strong>ce</strong> <strong>ce</strong> qu’elle a ditsur mon père ? Non – il est toujours en train de se plaindre des Érudits. Est-<strong>ce</strong> <strong>ce</strong> qu’elle a dit sur eux ?Je s<strong>au</strong>te par-dessus un gros tesson de verre. Non, ça ne peut pas être ça. Elle a raison là-dessus <strong>au</strong>ssi.Tous mes professeurs étaient des Érudits, de même que le médecin qui lui a remis le bras en pla<strong>ce</strong> quandelle se l’est cassé il y a quelques années.C’est sa dernière phrase. « Essaie de t’en souvenir. » Comme si elle pensait qu’elle n’<strong>au</strong>rait plusl’occasion de me le rappeler ensuite.Je sens un déclic dans ma tête. Il me semble que quelque chose qui était jusque-là resté fermé vientsoudain de s’ouvrir.– Maman ?Elle tourne la tête vers moi. Une mèche de cheveux blonds s’échappe de son chignon et lui barre lajoue.– Je t’aime.Je pointe le doigt vers ma g<strong>au</strong>che, et elle explose. Des particules de verre pleuvent sur nous.Je ne veux pas me réveiller dans une salle <strong>au</strong> siège des Érudits. J’essaie de préserver le pluslongtemps possible l’image de ma mère, avec ses cheveux sur sa pommette. Alors je garde les yeuxfermés, même après la fin de la simulation. Et je les rouvre seulement quand je ne vois plus rien d’<strong>au</strong>treque le rouge de mes p<strong>au</strong>pières.– Vous allez devoir faire mieux que ça, dis-je à Jeanine.– Ce n’était que le début.

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