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Il commen<strong>ce</strong> à se diriger vers les chambres.– Attends, soufflé-je. J’ai une idée.Je scrute la foule des Fraternels.– Des déguisements. Les Érudits ne sont pas sûrs qu’on soit encore là. On peut se faire passer pour desFraternels.– Dans <strong>ce</strong> cas, <strong>ce</strong>ux qui ne sont pas habillés en Fraternels doivent fon<strong>ce</strong>r se changer, dit Marcus. Les<strong>au</strong>tres, détachez vos cheveux et essayez d’imiter leurs attitudes.Tous les Altruistes habillés en gris quittent le réfectoire en masse pour exécuter la consigne. Je cours àma chambre et je tâtonne sous le matelas à la recherche du pistolet, à quatre pattes à côté de mon lit.Il me f<strong>au</strong>t quelques secondes pour le trouver. Soudain, ma gorge se serre et j’ai du mal à déglutir. Je neveux pas le toucher. Je ne veux plus le toucher.Allez, Tris. Je glisse le pistolet dans la <strong>ce</strong>inture de mon pantalon rouge. Une chan<strong>ce</strong> qu’il soit large.Mes yeux tombent sur le tube de pommade cicatrisante et le flacon de pilules analgésiques sur la table dechevet. Je les fourre dans ma poche, <strong>au</strong> cas où on arriverait à s’enfuir.Puis je récupère le disque dur derrière la commode.Si les Érudits nous capturent – <strong>ce</strong> qui est probable –, ils nous fouilleront, et je ne veux pas qu’ilsremettent la main sur le programme de la simulation d’attaque. Mais <strong>ce</strong> disque dur contient <strong>au</strong>ssi lesimages de l’attaque. Le témoignage des exactions commises sur nos proches. De la mort de mes parents.Tout <strong>ce</strong> qu’il me reste d’eux. D’<strong>au</strong>tant que les Altruistes ne prennent pas de photos.Dans des années, quand mes souvenirs commen<strong>ce</strong>ront à s’estomper, que me restera-t-il pour merappeler à quoi ils ressemblaient ? Leurs visages s’effa<strong>ce</strong>ront de ma mémoire. Je ne les verrai plusjamais.Ne sois pas stupide. Ce n’est pas important.Je serre le disque dur jusqu’à me faire mal.– Ne sois pas stupide, me dis-je à voix h<strong>au</strong>te.Je serre les mâchoires. Je prends la lampe sur ma table de chevet, arrache le fil de la prise, jettel’abat-jour et me penche sur le disque dur. Et je le cabosse à coups de pied de lampe en clignant desp<strong>au</strong>pières pour chasser mes larmes.Je continue, encore et encore, jusqu’à <strong>ce</strong> que le disque vole en éclats. Je pousse les débris sous lacommode, je repose la lampe et je quitte la chambre en m’essuyant les yeux.Quelques instants plus tard, dans le couloir, je tombe sur un petit groupe d’hommes et de femmes vêtusde gris – parmi lesquels Peter –, en train de fouiller dans des piles de vêtements.– Tris, me dit Caleb. Tu portes encore du gris.Je pin<strong>ce</strong> la chemise de mon père entre mes doigts. Hésitante.– C’est <strong>ce</strong>lle de papa.Si je l’enlève, je devrai la laisser ici. Je me mords la lèvre pour que la douleur crée une distraction. Jedois m’en débarrasser. Ce n’est qu’une chemise. Rien d’<strong>au</strong>tre.– Je vais la mettre sous la mienne, me propose Caleb. Ça ne se verra pas.J’acquies<strong>ce</strong> d’un hochement de tête et j’attrape un tee-shirt rouge dans la pile de vêtements quidiminue. Il est assez large pour cacher la bosse formée par le pistolet. Je vais me changer dans une piè<strong>ce</strong>voisine et je tends la chemise grise à Caleb en ressortant. La porte qui donne sur l’extérieur est ouverte etje vois Tobias dehors, en train d’entasser des vêtements d’Altruistes dans une poubelle.– Tu crois que les Fraternels ac<strong>ce</strong>pteront de mentir pour nous protéger ? lui demandé-je en m’appuyant<strong>au</strong> chambranle.– Si ça leur permet d’éviter les conflits ? Absolument.Il porte une chemise à col rouge et un jean troué <strong>au</strong>x genoux. Il a l’air ridicule.– Sympa, la chemise, commenté-je.

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