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importe.Parvenue <strong>au</strong> bout du couloir, j’ouvre la porte de ma chambre d’exécution.Je l’ouvre moi-même.Si le couloir était rempli de traîtres Audacieux, la piè<strong>ce</strong> est peuplée d’Érudits. Mais eux sont déjàalignés le long du mur. Ils me regardent en silen<strong>ce</strong> me diriger vers la table métallique qui occupe lemilieu de la piè<strong>ce</strong>. Jeanine se tient à quelques pas de moi. Les griffures sont visibles sous son maquillageappliqué à la hâte. Elle ne me regarde pas.Quatre caméras sont suspendues <strong>au</strong> plafond, une <strong>au</strong>-dessus de chaque coin de la table. Je m’assieds, jem’essuie les p<strong>au</strong>mes des mains sur les cuisses, puis je m’allonge.La table est froide. D’un froid glacial qui s’insinue dans ma pe<strong>au</strong>, jusque dans mes os. C’est approprié,j’imagine, puisque c’est <strong>ce</strong> qui arrivera à mon corps quand la vie l’<strong>au</strong>ra quitté ; il deviendra froid etpesant, plus pesant qu’il ne l’a jamais été. Quant <strong>au</strong> reste, allez savoir. Certains croient qu’on ne va nullepart ; ils ont peut-être raison, peut-être pas. De toute façon, <strong>ce</strong> genre de spéculation ne m’est plusd’<strong>au</strong>cune utilité.Peter glisse une électrode sous le col de ma chemise et la pla<strong>ce</strong> sur ma poitrine, juste <strong>au</strong>-dessus de moncœur. Il y fixe un fil et allume le moniteur cardiaque. J’entends mon cœur qui bat, vite et fort. Bientôt, à lapla<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong> rythme régulier, il n’y <strong>au</strong>ra plus rien.Alors, je sens monter en moi une seule, une unique pensée : « Je ne veux pas mourir. »Toutes les fois où Tobias s’est mis en colère par<strong>ce</strong> que je mettais ma vie en danger, je ne l’ai pas pris<strong>au</strong> sérieux. Je pensais que je voulais retrouver mes parents et en finir avec tout ça. J’étais persuadée devouloir imiter leur sacrifi<strong>ce</strong>. Mais non. Non, non.Je sens le désir de vivre qui brûle, qui bouillonne en moi.Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas !Jeanine s’avan<strong>ce</strong> avec une seringue remplie d’un sérum violet. Ses lunettes reflètent la lumièrefluores<strong>ce</strong>nte du plafond, de sorte que j’ai du mal à voir ses yeux.Chaque fibre de mon être vibre à l’unisson : « Vivre, vivre, vivre ». Je pensais que je devais mourir ;donner ma vie en échange de <strong>ce</strong>lle de Will, de <strong>ce</strong>lle de mes parents. Mais je me trompais. Je dois vivrema vie à la lumière de leur mort. Je dois vivre.Jeanine me maintient la tête d’une main en enfonçant l’aiguille dans mon cou.« Je n’ai pas fini ! », crié-je dans ma tête ; et <strong>ce</strong> n’est pas à Jeanine que je m’adresse. « Je n’en ai pasfini ici ! »Elle appuie sur le piston. Peter se penche en avant et me regarde dans les yeux.– Le sérum agit <strong>au</strong> bout d’une minute, me dit-il. Sois courageuse, Tris.Ses mots me font tressaillir : <strong>ce</strong> sont exactement <strong>ce</strong>ux qu’a prononcés Tobias juste avant de déclencherma première simulation.Mon cœur s’emballe.Pourquoi me dit-il <strong>ce</strong>la ? Pourquoi prend-il même la peine de m’offrir <strong>ce</strong>s quelques paroles deréconfort ?Tous mes muscles se relâchent en même temps. Une sensation de lourdeur liquide envahit mesmembres. Si c’est ça, la mort, <strong>ce</strong> n’est pas si terrible. Je garde les yeux ouverts, mais ma tête tombe sur lecôté. Je veux fermer les p<strong>au</strong>pières, mais je ne peux pas – je ne peux plus bouger.Le moniteur cardiaque se met à sonner.

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