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Je devenais dingue chez les Fraternels. Ici, je me sens enfin… saine d’esprit.– Ce qui est curieux, dans la mesure où tu te comportes comme une psychopathe, commente-t-il. Cen’est pas du courage de choisir la position dans laquelle tu t’es mise hier. C’est pire qu’idiot – c’estsuicidaire. Tu n’as donc <strong>au</strong>cune considération pour ta propre vie ?– Bien sûr que si ! m’exclamé-je. J’essayais de me rendre utile !Pendant quelques instants, il se contente de me fixer.– Tu v<strong>au</strong>x mieux que les Audacieux, reprend-il un ton plus bas. Mais si tu veux te contenter de lesimiter en te jetant gratuitement dans des situations absurdes et en appliquant la loi du talion sans te poserde questions, vas-y. Je te croyais <strong>au</strong>-dessus de ça, mais j’ai pu me tromper !Je serre les poings.– Ne dis pas de mal des Audacieux, répliqué-je. Ils t’ont accueilli quand tu n’avais nulle part où aller.Ils t’ont confié un bon poste. C’est chez eux que tu as trouvé tous tes amis.Je m’adosse <strong>au</strong> mur, les yeux <strong>au</strong> sol. Le carrelage du Marché des Médisants est soit noir, soit blanc ;dans <strong>ce</strong> couloir-ci, il est en damier. Si je le regarde sans le voir, j’obtiens précisément <strong>ce</strong> à quoi lesSincères ne croient pas : du gris. Peut-être que Tobias et moi n’y croyons pas non plus. Pas vraiment.Je me sens lourde, tout à coup, trop lourde pour me soutenir moi-même, si lourde que je pourraism’enfon<strong>ce</strong>r dans le sol.– Tris.Je ne bouge pas.– Tris.Je me décide à le regarder.– C’est juste que je ne veux pas te perdre.On reste là quelques minutes. Je n’avoue pas ma pensée, qui est qu’il a sans doute raison. Une partie demoi a envie de se perdre, de rejoindre mes parents et Will pour faire <strong>ce</strong>sser la douleur du manque. Alorsque l’<strong>au</strong>tre partie voudrait être là pour voir <strong>ce</strong> qui va se passer.***– C’est vrai, t’es son frère ? s’exclame Lynn. Pas la peine de se demander lequel de vous deux a reçules bons gènes.Je me marre devant la tête de Caleb, ses lèvres un peu pincées et ses yeux écarquillés.– Quand est-<strong>ce</strong> que tu dois repartir ? lui demandé-je en le gratifiant d’un petit coup de coude dans lescôtes.Je mords dans le sandwich qu’il m’a pris <strong>au</strong> comptoir de la cafétéria. Sa présen<strong>ce</strong> me rend nerveuse,ajoutant <strong>au</strong>x tristes restes de ma vie d’Audacieuse <strong>ce</strong>ux, non moins tristes, de ma vie de famille. Que va-tilpenser de mes amis, de ma faction ? Et ma faction, que va-t-elle penser de lui ?– Bientôt, me répond-il. Je ne voudrais pas qu’ils s’inquiètent !Je h<strong>au</strong>sse un sourcil.– Je ne savais pas que Susan avait changé son nom en « ils ».– Ha, ha, réplique-t-il avec une grima<strong>ce</strong>.Les petites moqueries entre frères et sœurs sont <strong>ce</strong>nsées être quelque chose de banal, mais ne le sontpas pour nous. Les Altruistes voient d’un m<strong>au</strong>vais œil tout <strong>ce</strong> qui peut mettre une personne mal à l’aise,taquineries incluses.

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