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– C’est parti, dit-il.Je ne vois que mon reflet dans les portes vitrées. J’ai l’air sale et fatiguée. Il me vient pour la premièrefois à l’esprit que rien ne nous oblige à faire quoi que <strong>ce</strong> soit. On pourrait rester terrés avec les sansfactionet laisser les <strong>au</strong>tres se dépatouiller dans <strong>ce</strong> désastre. On pourrait vivre en anonymes, tranquilles,ensemble.Tobias ne m’a toujours pas parlé de la discussion qu’il a eue hier soir avec sa mère, et je doute qu’il lefasse. Il paraît si déterminé à entrer dans le bâtiment que je me demande s’il ne mijote pas quelque chosesans moi.Je ne sais pas pourquoi je franchis les portes. Par<strong>ce</strong> que, quitte à avoir fait le chemin, <strong>au</strong>tant allerjusqu’<strong>au</strong> bout ? Ou plutôt, comme je le crois, par<strong>ce</strong> que je fais la distinction entre réalité et illusions ? Jesuis une Divergente ; je ne suis pas une anonyme. La « tranquillité » est un leurre, et j’ai d’<strong>au</strong>tres prioritésque <strong>ce</strong>lle de jouer à la dînette avec Tobias. Et apparemment, lui <strong>au</strong>ssi.L’entrée est large et bien éclairée, carrelée de dalles de marbre noir qui courent jusqu’<strong>au</strong>x as<strong>ce</strong>nseurs.Sur le sol, <strong>au</strong> <strong>ce</strong>ntre de la salle, un <strong>ce</strong>rcle de carre<strong>au</strong>x en marbre blanc représente le symbole desSincères : une balan<strong>ce</strong> de justi<strong>ce</strong> qui penche d’un côté, <strong>ce</strong>nsée symboliser les poids respectifs de la véritéet du mensonge. Le gros de ma faction qui ne s’est pas rallié <strong>au</strong>x Érudits s’est réfugié ici, et assure laprotection des Sincères. L’endroit grouille d’Audacieux armés.Une fille soldat avec un bras en écharpe s’approche de nous, pistolet <strong>au</strong> poing, le canon dirigé surTobias.– Identifiez-vous, dit-elle.Elle est encore jeune, mais pas assez pour le connaître.Les <strong>au</strong>tres Audacieux se regroupent derrière elle. Quelques-uns nous dévisagent d’un œil méfiant, les<strong>au</strong>tres avec curiosité, mais le plus étrange est la lueur que je dis<strong>ce</strong>rne dans le regard de <strong>ce</strong>rtains. Unelueur de reconnaissan<strong>ce</strong>. Or, s’ils ont peut-être déjà eu affaire à Tobias, comment me connaîtraient-ils,moi ?– Quatre, répond-il.Puis, en me désignant :– Et elle, c’est Tris. On est des Audacieux.La fille écarquille les yeux, sans pour <strong>au</strong>tant abaisser son pistolet.– Quelqu’un peut m’aider ? demande-t-elle.Trois de ses compagnons s’avan<strong>ce</strong>nt, prudemment, comme s’il y avait du danger.– Il y a un problème ? demande Tobias.– Vous êtes armés ?– Qu’est-<strong>ce</strong> que vous croyez ? Je suis un Audacieux !– Les mains derrière la tête ! lan<strong>ce</strong> la fille, d’un ton qui laisse penser qu’elle redoute un refus.Je jette un coup d’œil à Tobias. Pourquoi se comportent-ils comme si on représentait une mena<strong>ce</strong> ?– On est entrés par la porte, dis-je lentement. Vous pensez vraiment qu’on <strong>au</strong>rait fait ça si on étaitvenus avec l’intention de vous attaquer ?Sans me retourner mon regard, Tobias a joint les mains derrière la tête. Au bout d’un moment, jel’imite. Les soldats Audacieux se pressent <strong>au</strong>tour de nous. L’un d’eux tâte les jambes de Tobias pendantqu’un <strong>au</strong>tre prend le pistolet coincé dans sa <strong>ce</strong>inture. Un troisième, un garçon <strong>au</strong> visage lunaire et <strong>au</strong>xjoues roses, me regarde d’un air pen<strong>au</strong>d.– J’ai un canif dans ma poche arrière, précisé-je. Mais vous allez le regretter si vous posez les mainssur moi.Il marmonne une vague excuse et saisit le canif entre ses doigts en prenant soin de ne pas me toucher.– Qu’est-<strong>ce</strong> qui se passe ? insiste Tobias.La fille échange des regards avec quelques <strong>au</strong>tres.

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