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CHAPITRE TRENTE-SIXJe respire encore. Superficiellement, sans y trouver mon compte, mais je respire. Peter referme mesp<strong>au</strong>pières. Sait-il que je ne suis pas morte ? Et Jeanine ? Peut-elle voir que je respire ?– Emportez le corps <strong>au</strong> labo, commande-t-elle. L’<strong>au</strong>topsie est programmée pour <strong>ce</strong>t après-midi.– Très bien, lui répond Peter.Il commen<strong>ce</strong> à pousser la table sur ses roulettes. J’entends des murmures <strong>au</strong>tour de moi tandis qu’ontraverse le groupe de spectateurs Érudits. Dans un tournant, ma main glisse de la table et cogne contre lemur. Je ressens la douleur, mais j’ai be<strong>au</strong> essayer, je n’arrive pas à bouger les doigts.Cette fois, le silen<strong>ce</strong> règne dans le couloir des Audacieux. Après un tournant, Peter prend soudain de lavitesse. Il court presque le long du couloir suivant et s’arrête brusquement. Où suis-je ? Je ne peux pasdéjà être <strong>au</strong> labo. Pourquoi s’est-il arrêté ?Il glisse les bras sous mes genoux et mes aisselles pour me soulever. Ma tête retombe sur son ép<strong>au</strong>le.– Pour quelqu’un d’<strong>au</strong>ssi petit, tu pèses ton poids, Pète-sec, grommelle-t-il.Il sait que je suis consciente.J’entends une série de bips et le bruit de quelque chose qui glisse – une porte coulissante.– Qu’est-<strong>ce</strong> que…La voix de Tobias. Tobias !– Oh non. Oh…– Trêve de jérémiades, tu veux. Elle n’est pas morte ; juste paralysée. L’effet va se dissiper d’ici uneminute. Tiens-toi prêt à courir.Je ne comprends pas.Comment Peter sait-il ça ?– Laisse-moi la porter, dit Tobias.– Non. Tu tires mieux que moi. Prends mon pistolet. Je la porterai.J’entends le pistolet glisser dans son étui. Tobias passe une main sur mon front. Et ils se mettent tousles deux à courir.Au début, je ne perçois que le martèlement de leurs pieds et ma tête douloureusement secouée par lescahots. J’ai des fourmis dans les mains et les pieds.– À g<strong>au</strong>che ! lan<strong>ce</strong> Peter à Tobias.Soudain, un cri <strong>au</strong> bout du couloir :– Hé ! Mais qu’est-<strong>ce</strong> que…Une détonation. Puis plus rien.La fuite reprend.– À droite !Une <strong>au</strong>tre détonation, et une troisième.– Pouh ! souffle Peter. Attends-moi !Les fourmis gagnent ma colonne vertébrale. J’ouvre les p<strong>au</strong>pières à l’instant où Peter pousse une porteet s’élan<strong>ce</strong>. J’ai juste le temps de tendre un bras pour nous arrêter avant que ma tête ne heurte le cadre dela porte.– Dou<strong>ce</strong>ment, dis-je d’une voix étranglée.J’ai la gorge <strong>au</strong>ssi serrée que juste après l’injection, quand j’avais du mal à respirer. Peter se tournesur le côté pour me faire passer, referme la porte d’un coup de talon et me pose par terre.La piè<strong>ce</strong> est presque nue, hormis une rangée de poubelles vides alignées le long d’un mur et une trappeen métal carrée percée dans le mur opposé, un peu plus large que les conteneurs.– Tris, me dit Tobias en s’agenouillant.

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