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– Moi, je trouve ça plus facile de se battre en robe, déclare Marlene. Ça laisse plus de liberté demouvement <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des jambes. Et on s’en fiche que les gens voient ta petite culotte, tant que tu leurcolles une bonne dérouillée.Lynn se tait, comme si elle per<strong>ce</strong>vait la pertinen<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong>tte remarque sans se résoudre à l’admettre.– On parle de petites culottes ? Ça m’intéresse.C’est Uriah, dont la tête surgit derrière une couchette.Marlene lui pin<strong>ce</strong> le bras.– On va à quelques-uns à la tour Hancock <strong>ce</strong> soir, reprend Uriah. Vous devriez venir toutes les trois.Rendez-vous à dix heures.– Tyrolienne ? demande Lynn.– Non. Surveillan<strong>ce</strong>. Il paraît que les Érudits laissent leurs lumières allumées la nuit, <strong>ce</strong> qui permettrad’observer plus facilement <strong>ce</strong> qui se passe derrière leurs fenêtres. Histoire de voir <strong>ce</strong> qu’ils fabriquent.– J’en suis, dis-je.– Moi <strong>au</strong>ssi, ajoute Lynn.– Quoi ? Oh, OK, moi <strong>au</strong>ssi, dit Marlene avec un sourire à Uriah. Je vais chercher à bouffer. Tu viensavec moi ?– Ça marche, répond Uriah.Elle nous fait un signe de la main en s’éloignant avec lui. Avant, elle marchait avec un petit rebond,comme si elle s<strong>au</strong>tillait. Maintenant, ses pas sont plus mesurés, plus élégants peut-être, mais ils ont perdula joie enfantine qui la caractérisait. Je me demande <strong>ce</strong> qu’elle a pu faire sous l’influen<strong>ce</strong> de lasimulation.Lynn pin<strong>ce</strong> les lèvres.– Quoi ? dis-je.– Rien, réplique-t-elle sèchement. C’est juste qu’ils sont toujours fourrés ensemble <strong>ce</strong>s derniers temps.– Il doit avoir besoin d’être entouré, avec l’histoire de Zeke.– Ouais. Quel c<strong>au</strong>chemar ! Un jour il était avec nous, et le lendemain… Quoi qu’on fasse pourapprendre à quelqu’un à être courageux, on ne sait jamais s’il l’est vraiment tant qu’il n’est pas confronté<strong>au</strong>x événements.Ses yeux se fixent sur les miens. Je n’avais jamais remarqué comme ils étaient étranges, brun doré. Etmaintenant que ses cheveux ont un peu repoussé et que son crâne ch<strong>au</strong>ve n’est plus <strong>ce</strong> qu’on remarque enpremier, je découvre son nez délicat, ses lèvres pleines – elle est jolie sans chercher à l’être. D’abord, jel’envie, avant de me faire la réflexion qu’elle doit détester ça, et que c’est sûrement pour ça qu’elle s’estrasé le crâne.– Toi, tu es courageuse, reprend-elle. Tu n’as pas besoin que je te le dise pour le savoir, mais je veuxque tu saches que je le sais <strong>au</strong>ssi.C’est un compliment, mais elle a quand même réussi à m’asséner ça comme une gifle.Puis elle ajoute :– Tâche de ne pas tout bousiller.***Quelques heures plus tard, après avoir déjeuné et fait une sieste, je m’assieds sur mon lit pour changermon bandage à l’ép<strong>au</strong>le. J’ôte mon tee-shirt en laissant mon débardeur – il y a pas mal d’Audacieux qui

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