OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

2. Page 76 : Il étoit témoin de la fête,
23^, PSYCHÉ.
mais je vous prie de considérer ce gris de lin, ce couleur*
d'aurore, cet orangé, et surtout ce pourpre, qui
environnent le roi des astres. » En effet, il y avoit très
longtemps que le soir ne s'étoit trouvé si beau. Le Soleil
avoit pris son char le plus éclatant et ses habits les plus
magnifiques"-.
Il sembloit qu'il se fût paré
Pour plaire aux tilles de Nérée';
Dans un nuage bigarré
Il se coucha cette soirée.
L'air étoit peint de cent couleurs :
Jamais parterre plein de fleurs
N'eut tant de sortes de muances*.
Aucune vapeur ne gâtoit,
Par ses malignes influences,
Le plaisir qu'Acante goùtoit.
On lui donna le loisir de considérer les dernières
beautés du jour : puis, la lune étant en son plein,
i^os voyageurs et le cocher qui les conduisoit la voulurent
bien pour leur guide.
1. Ci-dessus, p. 198,
Paré d'un magnifique atour, etc.
3. Les Néréides, ou nymphes de la mer.
4. Tel est le texte de l'édition originale et de celle de 1739- —
Chez Baif, tome II, p.
:
197 « tant de soudaines muances ». Forme
populaire (du latin mutatio). aujourd'hui passée d'usage. Rapprochez
les anciens exemples que cite Littré.
FIN DE PSYCHE.