OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

262 LE SONGE DE VAUX.
Le temps a beau les combattre *;
L'eau ne les sauroit miner,
Le vent ne peut les abattre.
« Sans moi tant d'œuvres fameux,
Ignorés de nos neveux,
Périroient sous la poussière :
Au Parnasse seulement
On emploie une matière
Qui dure éternellement-.
a
Si l'on conserve les noms,
Ce doit être par mes sons,
Et non point par vos machines :
Un jour, un jour l'univers
Cherchera sous vos ruines
Ceux qui vivront dans mes vers. «
Aussitôt elle s'approcha du balustre^, et, laissant Palatianc
toute confuse, elle adoucit quelque peu sa voix, et
parla ainsi :
a Juges, vous le savez, et dans tout cet empire
Mon charme est plus connu que l'air qu'on y respire;
C'est le seul entretien que l'on prise aujourd'liui :
Pour comble de bonheur, AlcandrC^ en est l'appui.
Je n'en dirai pas plus, de peur que sa puissance
N'oblige vos esprits à quelque déférence.
I. Horat. Car., III ", od. 3o (note de la Fontaine) : voyez
tome III, p. 274 et note 6.
2. Malherbe, tome I, p. 108. — 3. Ci-dessus, p. aSi.
4. Louis XIV. Il est ainsi nommé dans beaucoup de romans et
autres écrits de l'époque. Rapprochez un madrigal pour le Roi
( tome V M.-L., p. 32) :
Que dites-vous du cœur d'Alcandre ?
les opuscules intitulés : les Conquêtes amoureuses du grand Alcandre
dans les Pays-Bas, avec les Intrigues de sa cour, par Sandras de
Courtilz (Cologne, 1684, in-12); le grand Alcandre frustré, ou les
derniers efforts de Vamour et de la vertu, par le même (la Haye,
" Et non IV (;\ comme la Fontaine 1';! écrit par erreur.