OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

344 ÉPITRES DEDICATOIRES.
cru digne de posséder rhéritière de ses vertus*, vous
avez reçu mes premiers respects d'une manière si obligeante,
que je me suis moi-même donné à vous, avant
([ue de vous dédier ces ouvrages. Ni le livre ni la personne
ne sont des dons qui doivent être considérés.
C'est en quoi je me loue davantage de votre accueil; il
m'a fait l'honneur de me demander une chose
de peu
de prix; je la luirai accordée dès l'abord: vous exercez
sur les cœurs une violence à laquelle il est impossible
de résister. Ce témoignage vous sera rendu par des
bouches plus éloquentes que n'est la mienne ;
je ne
fais pas même de doute que vous n'occupiez un jour
toutes celles de la Renommée; elle en attend les occasions
avec une impatience qui marque bien ce que vos
belles qualités et votre naissance lui ont promis :
pendant
que les astres les lui préparent, permettez que je
touche légèrement aux prémices de votre gloire. Le
Parnasse fait peu de dons qui ne soient accompagnés
de cet encens' que les dieux préfèrent à la richesse des
temples et des offrandes. Votre Altesse le connoîtra
dans la suite de ses années mieux que personne ne l'a
connu ;
et je vous tiendrois malheureux, si, vous devant
être si familier, il ne vous étoit pas agréable.
Oui, Monseigneur, je le répète encore une fois, il n'y
d'Orléans, dont la Fontaine était le gentilhomme servant depuis
le 8 juillet i664; il demeura attaché à sa maison jusqu'à la mort
de cette princesse (3 avril 1672) voyez notre tome I, p. lxxxvii-xc.
:
I. Elisabeth d'Orléans, dite Mlle d'Alençon, fille de Gaston de
France, duc d'Orléans, oncle de Louis XIV, et de Marguerite de
Lorraine; mariée le i5 mai 1667 à Joseph-Louis de Lorraine, duc
de Guise, dans la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye
{Walckenaer, Histoire de la Fontaine^ tome I, p. 174-175; et
Saint-Simon, tome III de notre Collection, p. 69-66).
1. Il et lui se rapportent au mot accueil personnifié.
3. Tome III, p. 33o et note 7.