OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

38 PSYCHE.
Hélas! c'est un tribut qu'elle envoie aux zéphyrs*;
Elle rougit parfois, parfois baisse la vue;
Rougit, autant que peut rougir une statue :
Ce sont des mouvements qu'au défaut du sculpteur
Je veux faire passer dans l'esprit du lecteur.
Parmi tant de beautés, Apollon est sans flamme;
Celle qu'il s'en va voir seule occupe son âme.
11 songe au doux moment où, libre et sans témoins,
Il reverra l'objet qui dissipe ses soins-.
Oh! qui pourroit décrire en langue du Parnasse
La majesté du dieu, son port si plein de grâce,
Cet air que l'on n'a point chez nous autres mortels"',
Et pour qui l'âge d'or inventa les autels!
Les coursiers de Pliébus aux flambantes narines,
Respirent l'ambroisie* en des grottes voisines.
Les Tritons en ont soin : l'ouvrage est si parfait
Qu'ils semblent panteler^ du chemin qu'ils ont fait*.
I. Hélas! ce fut aux vents qu'il raconta sa peine.
(Livre XII, fable xxiv, vers 4i)
Comparez aussi la comédie de Cljmène, vers 532-533 :
Zéphyrs de qui l'haleine
Porloit à ces Echos nos soupirs et ma peine
•1. Ci-dessus, p. 36 :
C'est ainsi que Louis s'en va se délasser
D'un soin que tous les jours il faut recommencer.
3. C'est bien Louis XIV, et « jusqu'au moindre geste, son
marcher, son ])ort, toute sa contenance, tout mesuré, tout décent,
noble, grand, majestueux, etc. » (Saint-Simon, tome XII,
?• 77-)
4- Tome VII, p. 268 et note 4- Ambroisie ici; plus bas, p. S"],
amhrosie.
5. Leurs gosiers secs et pantelants.
(Racine, Poésies diverses, xliii, tome IV, p. 37.)
6. Flanelles xvii et xviii de la Description (la première gravée
par Bernard Picart eu 1675, la seconde, par Etienne Baudet en
1676), intitidét'S : Groupe de marbre blanc, représentant deux chevaux
du Soleif el deux Tritons cjui les pansent. « Le groupe de la