OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

LIVRE PREMIER. 27
remplissoient le cœur d'une certaine tendresse, se répandoient
jusqu'en leurs écrits,
et en formoient le principal
caractère. Ils penchoient tous deux vers le lyrique,
avec cette différence qu'Acante avoit quelque chose de
plus touchant*, Polyphile de plus Henri. Des deux
autres amis, que j'appellerai Ariste et Gélaste, le premier
étoit sérieux sans être incommode, l'autre étoit
fort gai^.
La proposition d'Acante fut approuvée. Ariste dit qu'il
y avoit de nouveaux embellissements h Versailles^ :
falloit les aller voir, et partir matin, afin d'avoir le loisir
de se promener après qu'ils auroient entendu les
La ville et la campagne, enfin tout; il n'est rien
Qui ne me soit souverain bien,
Jusqu'au sombre plaisir d'un cœur mélancolique.
il
aven-
1. L'épithète de « tendre «, d' « élégiaque », est restée à Racine-Acante.
2. C'est donc plutôt, comme nous l'avons dit, Chapelle que
Molière.
3. On sait que beaucoup des endroits dont va parler la Fontaine
ont disparu, ou ont été profondément modifiés : voyez,
outre la Description que nous citons plus bas, le Laùyrinl/ie de Versailles,
avec l'explication de Ch. Perrault, etc. (Paris, i677,in-8°);
le Recueil des figures, groupes, thermes, fontaines, vases et autres ornements,
tels qu^ils se voient à présent dans le château et parc de Versailles,
gravé diaprés les originaux, par S. Thomassin (Paris, 1694,
in-8°); la Nouvelle Description de Versailles, par Piganiol de la
Force (Paris, 1702, in-12) ; les tomes V et suivants de la collection
d'estampes intitulée le Cabinet du Roi (Paris, 1727, in-fol.); le
Dictionnaire liistoriijue de la ville de Paris et de ses environs (Paris,
1779, iu-4°), tome IV, p. 786-806; le magnifique recueil de
Ch. Gavard, Galeries historitjues de Versailles (Paris, i838, in-fol.),
tomes I et X, et I du Supplément; le Château de Versailles, jjar
L. Dussieux (Paris, 1881, in-8°) ; et les nombreux travaux du
docteur J.-A. Le Roi, sur le palais, les jardins et les eaux. —
Saint-Simon a porté un jugement très sévère et quelque peu
injuste sur ces « embellissements » (tome XII de ses yiémoires,
p. 8o-8t). Rapprochez ce que Mme de Sévignc dit de Versailles,
ce « favori sans mérite » (tome V, p. 49(J et note 5).