OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

36 PSYCHE.
Quand le Soleil est las, et qu'il a fait su tâche,
11 descend chez Téthys\ et prend quel([ue relâche.
C'est ainsi que Louis s'en va se délasser
D'un soin que tous les jours il faut recommencer.
Si j'étois plus savant en l'art de bien écrire,
Je peindrois ce monarque étendant son empire :
Il lanceroit la foudre; on verroit à ses pieds
Des peuples abattus, d'autres humiliés.
Je laisse ces sujets aux maîtres du Parnasse ;
Et pendant que I^ouis, peint en dieu de la Thrace-,
Fera bruire en leurs vers tout le sacré vallon,
Je le célébrerai sous le nom d'Apollon^.
Ce dieu, se reposant sous ces voûtes humides,
Est assis au milieu d'un chœur de Néréides'.
1. Et sentant que Téthys apprête sa litière
[Ragotin, acte I, scène i.)
2. Le laurier au front (Quinquina, chant ii, vers 98-99 et note 5).
3. Le dieu-soleil : on sait que Louis XIV avait pris pour emblème
un soleil.
4. Planche xvi, dessinée par Pierre Monier, gravée jiar Edelinck
en 1678 : Le Soleil (figure de Girardon), après aïolr achevé
son cours, descend chez Téthys oit six des nymphes sont occupées à le
servir et à lui offrir toutes sortes de rafraîchissements . « Mais cependant
quelque génie et quelque belle invention qui paroisse
en tout ce que j'ai décrit, il n'y a rien de comparable à l'ordonnance
et à l'expression du sujet qui est représenté dans
les trois grandes niches de cette grotte. Sept grandes figures
de marbre blanc remplissent celle du milieu Ces figures représentent
Apollon environné des nymphes de Téthys, dont les unes
lui lavent les pieds, les autres les mains, et les autres parfument
ses cheveux. Il est assis sur un rocher, n'ayant pour tout vêtement
qu'un grand manteau qiu lui couvre une partie du corps. La nymphe
qui tient ses cheveux et trois autres qui en sont les plus proches,
laissent la place de devant libre à leurs compagnes, dont les
actions méritent d'être considérées. Elles ont un genou en terre
et sont baissées pour laver les jambes d'Apollon; mais cette disposition,
qui n'empêche point qu'on ne voie facilement les autres
qui sont derrière, est si naturelle et si couforme à ce que font les
deux de devant, qu'il ne paroît pas qu'on ait affecté de les placer