OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

PIÈCES MELEES.
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Je la crus de l'Olympe ici-bas descendue.
Elle étaloit
aux yeux tout un monde d'attraits',
Et nienaçoit les cœurs du moindre de ses traits.
« Fille de Jupiter, ra'écriai-je à sa vue, 5
On reconnoît bientôt de quel sang vous sortez.
L'air, la taille, le port, un amas de beautés,
Tout excelle en Conti ; chacun lui rend les armes
;
Sa présence en tous lieux fera dire toujours :
« Voilà la fille des Amours. » lo
Elle en a la grâce et les charmes
;
On ne dira pas moins en admirant son air:
« C'est la fille de Jupiter. »
Quand Morpliée à mes sens présenta son image,
Elle alloit en un bal s'attirer maint hommage. i S
Je la suivis des yeux ;
ses regards et son port
Remplissoient en chemin les cœurs d'un doux trans-
Le songe me l'offrit par les Grâces parée":
[port.
Telle aux noces des dieux ne va point Cythérée;
Telle même on ne vit cette fille des flots 20
Du prix de la beauté triompher dans Paphos.
Conti me parut lors mille fois plus légère
Que ne dansent au bois la nymphe et la bergère
;
L'herbe l'auroit portée ; une fleur n'auroit pas
'
Reçu l'empreinte de ses pas
: 25
Conti, depuis le 9 novembre i685, elle e'tait, lorsque la Foutainc
composa celte pièce, princesse douairière de Conti.
I. Tome IV, p. 38o : « un monde de recettes ».
a. Adonis, vers 56 et note 5.
3. Tome III, p. 35-36.
— Sur l'herbe tendre elles formaient leurs piis,
Rasant la terre et ne la touchant pas.
(Voltaire, Ce qur plait aux dames, conte.)