OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

PIÈCES MELEES.
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VI
LE SONGE.
POUR m"^ la princesse de conti.
Cette pièce a paru dans les GEuvres posthumes de 1696, p. i65,
et dans les Œuvres diverses de 1729, tome I, p. i32.
Notre poète avait aperçu un soir la jeune douairière de Conli,
veuve de Louis-Armand, triomphante et parée, prête à partir
pour le bal. II rêva d'elle pendant la nuit, et lui envoya, le lendemain,
ces vers. Voyez notre tome I, p. cli; et rapprochez l'épître
à Mme de Fontange (tome V M.-L., p.
isS).
Cette princesse, dit Walckenaer', « fut une des plus belles
personnes de ce temps. Sa taille svelte, élancée, majestueuse,
l'avait fait surnommer à la cour la grande princesse. Aux grâces
de Mile de la Vallièrc, sa mère, elle réunissait le port et l'air de
Louis XIV, son père; et le bruit de sa beauté s'était tellement
répandu que, quelques années après l'époque dont nous parlons,
l'empereur de Maroc, ce Muley Ismail, si fameux par sa férocité,
fit demander son portrait au Roi, qui le lui envoya, et sur ce
portrait et le rapport que lui fit son ambassadeur à Paris, Abdala
ben Aissa, il la fît demander en mariage, demande burlesque qui
amusa beaucoup la cour, et fut la matière de plusieurs pièces
de vers*. Ce fut aussi un portrait de cette princesse qui, trouvé
1. Histoire de la Fontaine, tome II, p. 197-199.
i. De J.-B. Rousseau, du duc de Nevers, de Périgny, etc.
Voici les vers de Rousseau :
Votre beauté, grande Princesse,
Porte les traits dont elle blesse
Jusques aux plus sauvages lieux :
L'Afrique avec vous capitule.
Et les conquêtes de vos yeux
Vont plus loin que celles d'Hercule.
On composa sur le même sujet un roman iulitulc- Relation historique
dji L'amour de l'empereur de Maroc pour Madame la princesse
J. DE LA l'oMTAIME. VIII 2y